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Écart des salaires : les chiffres de Régis Labeaume nuancés

Écart des salaires : les chiffres de Régis Labeaume nuancés
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Régis Labeaume martèle depuis le début de la campagne électorale qu'il veut réduire les salaires des employés municipaux, trop bien rémunérés en comparaison avec leurs collègues du provincial. Les chiffres de l'Institut de la statistique du Québec confirment cet écart, mais les conclusions de certains spécialistes et syndicalistes diffèrent quelque peu.

Pour appuyer ses dires, le maire sortant se base sur un rapport de l'Institut de la statistique du Québec qui révèle que les employés des villes de plus de 25 000 habitants gagnent 33,6 % de plus que les fonctionnaires provinciaux.

L'étude de l'Institut de la statistique réalisée en 2012 confirme effectivement l'écart avancé par le maire sortant, mais l'organisme en arrive à une explication différente : les employés du gouvernement du Québec accusent un sérieux retard de leurs conditions.

« Au niveau de la rémunération globale, il y a effectivement un écart, un retard des employés de l'administration québécoise de 33,6 % sur les employés des municipalités de 25 000 habitants et plus. On parle de l'ensemble de ces municipalités, on ne parle pas spécifiquement de la ville de Québec », souligne Patrice Gauthier, le directeur des statistiques du travail et de la rémunération à l'Institut de la statistique du Québec.

Les employés de l'État ont notamment subi une réduction de salaire forcée de 20 % au début des années 80 pour rétablir l'équilibre budgétaire du gouvernement, ce qui a creusé l'écart entre les deux groupes.

« Il y a effectivement un net décalage entre les fonctionnaires municipaux versus le gouvernement provincial. Par contre, le gouvernement provincial est à peu près 10 à 15 % en dessous du marché par rapport à l'ensemble des Québécois », indique Roch Laflamme, professeur et directeur département de relations industrielles à l'Université Laval.

Le président régional du Syndicat de la fonction publique du Québec, Steve Dorval, croit donc que ce n'est pas les salaires des employés municipaux qu'il faut diminuer, mais plutôt ceux des fonctionnaires provinciaux qu'il faut augmenter.

« C'est entre 25 et 30 % d'augmentation qui n'a pas été consentie aux employés de la fonction publique », affirme Steve Dorval.

Le syndicat des cols bleus de Québec soutient pour sa part que l'écart de rémunération avec les employés provinciaux est d'au plus 15 % et seulement dans certains types d'emplois.

« Malgré ce qu'il [Régis Labeaume] dit, la Ville est en demande pour qu'on donne des salaires plus élevés à nos employés spécialisés parce qu'elle n'est pas capable d'embaucher, parce qu'on est sous-payé. Ce sont les représentants de la Ville qui nous disent ça à la table de négociation », soutient le conseiller syndical Eddy Jomphe.

Le maire sortant Régis Labeaume souhaite faire passer l'écart actuel de 33 % à 21 %. Pour y arriver, il veut couper de 6 % leurs conditions salariales.

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