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Ed Banger fête ses 10 ans à Montréal: retour en arrière avec son fondateur (ENTREVUE)

Ed Banger fête ses 10 ans à Montréal: retour en arrière avec son fondateur (ENTREVUE)
Courtoisie

Tandis que certains se demandent encore ce qu’est Ed Banger Records, d’autres ne jurent plus que par les artistes provenant de cette écurie. Chose certaine, les 10 dernières années du label français ont procuré aux amateurs de musique électro une réelle décharge de morceaux rythmés, violents, parfois insolents et assurément essoufflants. Vrai qu’on a tous perdu quelques dizaines de calories en se trémoussant sur les Justice, Mr. Oizo, SebastiAn ou Breakbot, pour ne nommer que ceux-là.

Alors que la tournée célébrant le 10e anniversaire du label s’arrêtera à Montréal le 31 octobre prochain, le Huffington Post Québec s’est entretenu avec son fondateur, Pedro Winter, aussi connu sous son nom de DJ, Busy P.

Un manque à combler?

Imprésario de Daft Punk à l’époque, Pedro Winter n’envisageait pas de fonder une étiquette internationale de musique électronique. Y’avait-il un manque à combler sur la scène française pour qu’il prenne un tel virage? «Inconsciemment, il devait y avoir un manque, mais après, pour avoir passé plus de 10 ans avec Daft Punk, j’avais aussi envie de créer ma propre histoire. Le tout s’est fait de façon un peu accidentelle, je n’avais aucunement prévu de monter un label. C’est au fil de plusieurs rencontres avec des artistes que j’ai eu envie de créer ma propre aventure », raconte le DJ, producteur et compositeur.

Très humble dans sa façon d’aborder le succès de son étiquette, il avoue avoir un large sourire lorsqu’il repense à la décennie écoulée. « Je me suis vraiment marré! C’est la chose qui reste le plus pour moi. Je n’ai vraiment pas une fierté de conquérant. Je suis fier de la musique qu’on a sortie et je me suis amusé avec plein de gens, mais c’est tout quoi! », dit-il simplement.

Et c’est aussi «simplement» que ce sont répandu les succès ravageurs de la boîte. Busy P revient sur quelques points marquants: la sortie du disque DJ Mehdi, Lucky Boy et la sortie de We are your friends de Justice. « Pour DJ Mehdi, c’était la première fois qu’on sortait un long format, donc on sentait qu’on devenait un peu adulte avec ça. Avec la tragédie (L’artiste est décédé accidentellement en 2011), l’album a maintenant une connotation différente, mais il reste très fort symboliquement », explique-t-il. « Et avec Justice, évidemment, on a eu les projecteurs sur nous d’un seul coup ! »

La période post-Daft Punk

Passer de Daft Punk à la création d’Ed Banger, appelons ça…un bien pour un bien. Et de toute évidence, Pedro Winter n’a rien regretté du tournant qu’il a pris. « L’aventure avec eux a été tellement belle. J’ai été comblé et j’ai appris tellement de choses. » Ce qu’il retient de son épopée «daftpunkienne»:

1. « Ils m’ont appris à être patient. Rien ne sert d’aller trop vite dans la vie. »

2. « Il faut être capable de faire les choses tout seul, sans trop demander l’avis des autres. Ça ne sert pas toujours à grand-chose. C’est important de rester maître de ce qu’on fait. C’estla clé, quoi ! »

«Tout va trop vite»

Lorsqu’on demande à Busy P ce qu’il pense de l’industrie musicale actuelle, plus précisément en ce qui a trait l’électro, il admet être ravi de vivre à notre ère. «Est-ce que ce qui se passe est bien ou non? Je ne sais pas. Je le vis comme tout le monde. Après, c’est impressionnant d’observer cette chute de l’industrie. Les gens n’achètent plus de disques et en même temps, il y a tellement de trucs intéressants et accessibles».

Démocratisation? Certes. D’autant plus que pour faire de l’électro, il ne suffit maintenant plus que d’un ordinateur et le tour est joué pour bidouiller. « C’est vrai que tout le monde est un peu sur le même pied d’égalité, comparativement à avant où les machines pouvaient coûter très cher. […]Tout ça, c’est pour le bien et pour le pire. Il y a plus de gens qui peuvent s’exprimer, mais il faut aussi faire le tri. Il y en a qui ont du talent, d’autres qui en ont moins. Il y en a qui sortent du lot, d’autres pas. C’est nous qui devons trouver les perles rares », renchérit-il.

LES 10 ANS D’ED BANGER EN MUSIQUE: (Suite du texte sous la galerie)

Et la french touch

Assurément, Ed Banger Records, mais aussi la France de façon plus générale, ne perd rien de sa pertinence lorsqu’il est question d’électro. Si le pays figure au centre de la carte électronique, Busy P assure qu’il s’agit seulement d’une histoire de cycles. «La french touch, c’est la fin des années 90 avec Daft Punk et compagnie. Ensuite, la mode est partie, puis elle est effectivement revenue avec nous en 2006-2007. Puis, c’est reparti en Allemagne… Je dirais que ça va et ça vient. Il y a une nouvelle excitation avec Gesaffelstein, Jackson et compagnie. Tant mieux! Cela dit, il faut être conscient que ça bouge beaucoup».

Le party à l’année!

Pas compliqué, pour souligner ses 10 ans d’existence, Ed Banger Records a décidé de célébrer toute l’année (le tout ayant commencé à Paris au mois de mars) en sélectionnant les 10 villes dans lesquelles le public est le plus grand ou le plus réceptif pour aller… casser la baraque! Breakbot sera présent avec son full band (chanteur, bassiste, guitariste), pour transporter les Montréalais dans une fête disco funk. Justice fera un DJ set agressif à souhait. «Et ils en font de moins en moins de Dj set. Ce sera vraiment la cerise sur le gâteau», s’exclame Busy P, qui lui s’amènera avec son Ed Banger MegaMix. «J’ai préparé une heure qu’avec des titres d’Ed Banger. Je ne jouerai pas que des succès, mais aussi des morceaux que les gens connaissent moins».

Ed Banger 10 Year Anniversary World Tour – 31 octobre, 22h – Métropolis

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