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Le retour du fils prodigue

Le retour du fils prodigue

Un cheval ornera son casque ce week-end, mais dans quelques années, lorsqu'il poussera les portes de Canton, le fer à cheval reprendra sa place sur les tempes grisonnantes de Peyton Manning.

Un texte d'Olivier Paradis-Lemieux

Un affrontement retient particulièrement l'attention cette semaine dans la NFL.

Broncos de Denver (6-0) @ Colts d'Indianapolis (4-2)

Les chirurgies au cou ont précipité la sortie du plus grand quart de l'histoire de la franchise (n'en déplaise aux nostalgiques de Johnny Unitas).

En son absence, l'année 2011 en a été une de misère pour les Colts qui ont montré la pire fiche du circuit Goodell. La direction de l'équipe a alors pris la décision de sélectionner avec le 1 choix, comme ils l'avaient fait 14 ans plus tôt, un quart : Andrew Luck.

Avec le retour en force de Manning l'an dernier, et plus encore cette saison, il serait facile de juger que les Colts ont fait une erreur en laissant partir le détenteur des records de l'équipe dans à peu près toutes les catégories (passes complétées, verges amassées, touchés, victoires, etc.).

À 37 ans, Manning semble être meilleur que jamais. Il a pulvérisé le record pour les passes de touché en début de saison : 22 après 6 matchs. Et seule une autre blessure semble pouvoir l'empêcher de décrocher un cinquième titre de joueur le plus utile de la NFL.

Quant à Luck, après sa saison recrue, il paraissait être le 3 quart de sa cuvée, derrière Russell Wilson et Robert Griffin III. Mais depuis le début de la saison, le 1 choix du repêchage 2012 s'affirme, au contraire, comme un des cinq meilleurs quarts de la ligue, alors que Wilson a stagné et Griffin, lui, a régressé.

Après 22 matchs dans la NFL, Luck se compare même avantageusement à Manning. À ce point dans sa carrière, l'ancien des Volunteers de l'Université du Tennessee avait déjà réussi 39 passes de touché, contre 30 pour son successeur, mais Luck a lancé 15 interceptions de moins.

De plus, le ratio victoires-défaites est littéralement inversé. Après une saison et demie à la tête de l'attaque des Colts, Manning avait remporté 7 matchs et en avait perdu 15. La fiche de Luck après 22 rencontres : 15-7.

Luck dépassera-t-il les exploits de son illustre prédécesseur? Seul le temps le dira. Mais le propriétaire des Colts, Jim Irsay, qui a tenu des propos vindicatifs cette semaine, semble croire que son nouveau quart lui apportera davantage de championnats. Manning a gagné un Super Bowl à Indianapolis, un nombre qui semblait bien insuffisant pour Irsay dans les derniers jours.

Avec le début de saison qu'elles connaissent, les deux équipes devraient être des matchs éliminatoires encore cette année. La prochaine rencontre entre les deux formations pourrait bien se faire à Denver, au mois de janvier, et paver la voie à une troisième participation au Super Bowl pour Manning, et une première pour Luck.

Dimanche, contre la puissante attaque menée par leur ancien quart, les Colts devront tenter de limiter les dégâts et espérer que Luck puisse les transporter en fin de match, comme il l'a si souvent fait depuis qu'il s'est fait donner les rênes de l'équipe.

Si l'attaque des Broncos ne dérougit pas (44,2 points par match), les carences défensives de Denver ont toutefois été exposées depuis le début de la saison, particulièrement contre les Cowboys de Dallas. Les représentants de l'État du Colorado profiteront toutefois du retour d'un des meilleurs joueurs défensifs de la ligue, Von Miller, qui purgeait une suspension de six matchs pour avoir fait l'usage de substances illégales non-dopantes.

En l'absence du secondeur, et aussi en raison du départ d'Elvis Dumervil, Denver a eu de la difficulté à mettre de la pression sur les quarts adverses. Le retour de Miller devrait changer la donne pour la défense des Broncos, qui était déjà excellente contre la course.

Mais tous les yeux seront rivés vers le fils d'Archie Manning, qui lancera des ballons dans le « stade qu'il a bâti », le Lucas Oil Stadium, pour la première fois dans son nouvel uniforme.

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