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Retour de Carrie dans une Amérique traumatisée par Columbine et Newtown

Retour de Carrie dans une Amérique traumatisée par Columbine et Newtown

Quarante ans après la version culte de Brian De Palma, Carrie revient sur les écrans dans une nouvelle adaptation du chef-d'oeuvre de Stephen King.

Ce nouveau Carrie, qui sort vendredi sur les écrans canadiens, a été confié à la réalisatrice Kimberly Peirce, qui a notamment signé Boys don't cry (1999), qui mettait en vedette Hilary Swank.

C'est la jeune actrice Chloë Grace Moretz qui, à 16 ans, reprend le rôle de l'adolescente torturée qui utilise ses pouvoirs de télékinésie pour se venger de ses cruelles camarades de classe et de sa mère bigote (Julianne Moore).

Ce don, Carrie l'utilise à des fins meurtrières lors du bal des finissants à son école secondaire. Dans une Amérique traumatisée par les massacres de Columbine ou de Newtown, perpétrés dans des établissements scolaires, la réalisatrice Kimberly Peirce se voulait prudente.

« Je voulais m'assurer qu'elle n'avait pas la pleine maîtrise de ses pouvoirs, car si elle était vraiment à l'aise avec ceux-ci, elle aurait été beaucoup plus responsable de ses agissements au bal », dit-elle. « Et je pense que dans un monde post-Columbine, il était essentiel que cette violence soit quelque chose qu'elle ne domine pas encore complètement ».

Julianne Moore, qui interprète avec sa précision habituelle une mère fondamentaliste et adepte de l'automutilation, estime que le livre et le film montrent aussi les ravages de « l'isolement social ».

« Je ne veux pas minimiser ce qui s'est passé à Newtown (où un tireur fou a tué 26 personnes, dont 20 enfants, [ndlr : en décembre 2012]), mais le tireur était un garçon extrêmement isolé, évidemment malade mental, qui passait beaucoup de temps seul. Il y a vraiment un grand danger à laisser les gens abandonnés à eux-mêmes », déclare-t-elle.

« Carrie est remplie de rage et de colère, mais en même temps, elle reçoit beaucoup d'amour de sa mère », a indiqué à l'Agence France-Press Chloë Grace Moretz. « Ce qui est le plus terrifiant dans cette histoire, c'est que sa mère l'aime trop et l'idée qu'il y ait trop d'amour dans une relation me semble plus effrayante qu'un abandon. Cela devient une obsession ».