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Avoir une carrière dans sa cour

Avoir une carrière dans sa cour

Des résidents de la région des Laurentides en ont assez que des carrières soient exploitées à moins de 100 mètres de leur propriété. Ils reprochent au ministère de l'Environnement, qui a autorisé depuis trois ans l'ouverture de 27 nouvelles carrières seulement dans les Laurentides, d'être trop permissif.

De chez elles, les surs Andrée et Marie Venne n'ont qu'à marcher une quarantaine de mètres avant d'apercevoir la carrière qui empoisonne leur vie.

« Quand [ça] a commencé en 2010, c'était tellement fort. Dans la maison, on ne s'entendait pas parler. C'était insupportable », dénonce Andrée Venne, une résidente de Mont-Tremblant.

« À cause de ça, notre propriété perd la moitié de sa valeur. On ne le retrouvera pas, ça. On ne peut pas rénover non plus, on jette l'argent par les fenêtres en faisant ça », indique sa sur Marie.

Cette carrière qui empoisonne l'existence des propriétaires est située sur le territoire de la municipalité de Lac-Supérieur.

« Il ne devrait pas y avoir dans une municipalité comme la nôtre un site tel que [cette] carrière, il ne devrait pas. C'est vraiment moi qui dit ça, personnellement, je ne parle pas au nom de qui que ce soit », souligne la mairesse de Lac-Supérieur, Danièle Lagarde.

La carrière en question est exploitée par la firme Excavation R.B. Gauthier et peut produire 100 000 tonnes de gravier par année.

Les résidents en ont particulièrement contre le ministère du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP), qui a permis l'exploitation de cette carrière si près de la maison des surs Venne.

Le ministère a jugé que l'exploitation de cette carrière était conforme aux règlements sur l'exploitation des carrières et sablières.

« Rien dans le dossier ne démontre qu'il y a des dépassements au niveau du bruit. Le ministère s'assure par ses inspections que les exigences sont respectées, elles le sont jusqu'à maintenant », affirme la directrice régionale du MDDEFP, Hélène Proteau.

Étonnamment, ce n'est pas le ministère de l'Environnement qui effectue les tests de bruit. C'est plutôt l'exploitant qui doit les fournir. L'émission La Facture a voulu voir les résultats de ces tests, mais la compagnie R.B. Gauthier a refusé la demande. Et le ministère aussi.

D'après un reportage d'Yvan Lamontagne

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