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«Roi de rien» de Michel Rivard: Entre sérénité et petits bonheurs (ENTREVUE/VIDÉO)

«Roi de rien» de Michel Rivard: Entre sérénité et petits bonheurs (ENTREVUE/VIDÉO)

« C’était il y a environ deux ans, en plein automne, j’étais exactement dans ce quartier-ci. Je promenais mon vieux chien, j’observais les gens. » Rencontré dans un café de Mont-Royal, Michel Rivard décrit comment est né Roi de rien, pièce titre de son nouvel album disponible depuis mardi.

Rien à voir avec tous ces restos branchés du plateau, Michel Rivard avoue plutôt avoir été inspiré par les ruelles de Montréal, ses arbres et ses grands espaces. Les deux pieds fermement ancrés dans son folk, l’auteur-compositeur-interprète revient, presque 8 ans après avoir lancé Confiance, avec 15 titres qui baignent dans la sérénité, la simplicité et les petits bonheurs.

La petite frustration

Les Filles de Caleb, Douze hommes rapaillés, Star Académie, les projets fusaient de toute part pour Michel Rivard, qui avoue s’être bâti « une petite frustration » avant d’enclencher le processus du disque. « J’étais fatigué. Cela faisait 36 chansons que j’écrivais, paroles et musique, pour Les Filles de Caleb. J’étais sûr que ça prendrait 3 ans avant que je puisse recommencer à écrire », raconte-t-il. Eh bien non. Connaissant la fragilité de l’inspiration, il a laissé son intuition le guider pour en aboutir à un ensemble de morceaux en moins d’un an demi. « Une chanson en appelait une autre, tellement que j’ai quasiment gardé l’ordre des pièces que j’ai écrites pour le disque ».

Télépathie et harmonies

Sur Roi de rien, on retrouve Michel Rivard aux côtés de son bon vieux Flybin Band, avec qui il vit une aventure quasi télépathique. « Les gars avec qui je joue sont de grands accompagnateurs. Ils s’écoutent, ils connaissent parfaitement mes textes », explique le chanteur. « C’est sûr que la chimie est là. Mario a commencé à jouer avec moi en 77, Rick en 79 et Sylvain en 86. Mon grand regret dans la vie, c’est de ne pas être une vedette internationale comme Bruce Springsteen pour pouvoir les garder tout le temps pour moi », poursuit-il en riant.

Harmonies également au rendez-vous, les fans de Beau Dommage en remarqueront certainement l’essence puisque les voix de Lana Carbonneau et d’Audrey-Michèle Simard se mêlent à la voix du chanteur. « Ça ne peut pas ne pas ressembler à du Beau Dommage parce que j’étais une des trois voix et que j’écrivais des tounes. Je me suis ennuyé des harmonies. Et comme le groupe a fait ce qu’il avait à faire dans la vie, j’ai pensé que ce serait le fun de prendre deux choristes et de remettre ce son-là », dit-il à cet égard.

Un amoureux de la chanson

Quand un artiste a composé des pièces qui ont eu une aussi grande portée que La complainte du phoque en Alaska ou qu’Un trou dans les nuages, que peut-il espérer d’un album comme Roi de rien? Qu’il rencontre les gens. Qu’il rencontre différents publics. «Il y a encore de très grandes chansons à venir. La chanson québécoise n’est certainement pas partie pour mourir », croit-il.

Lorsqu’on demande à Michel Rivard s’il y a un morceau au Québec qu’il aurait aimé composer, son esprit se remplit d’idées. « Il y en a tellement! J’ai écrit mes premiers textes dans mon sous-sol, sur une table qui appartenait à Robert Charlebois, une table qui venait de chez ses parents. C’est comme si j’avais pogné ce qu’il avait laissé dans table! Robert, c’est clair qu’il a emmené l’électricité et la modernité. Une des premières tounes que j’ai écrite, ça ressemblait tellement à Lindberg, c’était gênant! […] Je pourrais nommer beaucoup d’autres noms. J’écoute Richard Desjardins et Jenny, selon moi, c’est une chanson parfaite. Gros Pierre de Gilles Vigneault est aussi une chanson parfaite. Plus récemment, il y a des tounes de Patrice Michaud qui m’ont fait capoter. »

Un engagement…humaniste

L’artiste ayant fait les manchettes il y a quelques semaines au sujet de la Charte des valeurs québécoises soutient que son engagement, à tout le moins pour sa musique, demeure humaniste. « Je rêve encore d’avoir mon pays, j’aime parler français, je rêve d’une paix sociale, je rêve qu’on ne se tape pas la tête pour une question de signes religieux », affirme l’auteur-compositeur-interprète. Sans même qu’on lui pose la question, il revient sur son commentaire médiatisé. « Je me suis rendu compte que j’ai parlé à travers mon chapeau. Je ne dis pas que je révise ce que j’ai dit, mais je suis en réflexion », admet-il. « J’ai aussi compris le danger des médias sociaux. On réagit très vite et souvent sans avoir réfléchi, sans avoir écouté différents points de vue […] j’ai compris que tout n’est pas noir ou blanc ».

En quoi Roi de rien est-il engagé ? « Je crois à l’amour. Je crois à l’amitié. Il y a des valeurs dans mes textes. C’est ça mon engagement ! », répond-il, soulevant qu’il est « meilleur pour écrire des chansons » que pour commenter l’actualité.

Le lancement de Roi de rien a lieu ce jeudi soir 3 octobre, à l’Astral, à compter de 17h30. Michel Rivard sillonnera les routes du Québec au printemps prochain pour présenter ses plus récentes pièces. Et pour la suite… Il se lance le défi de ne pas attendre trop longtemps avant d’emboîter le pas pour un prochain disque. « J’ai 62 ans. Si je fais un album tous les 8 ans, ça me mène loin un peu », conclut-il en riant.

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