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Remboursement de dépenses : une autre sénatrice conservatrice sur la sellette

Remboursement de dépenses : une autre sénatrice conservatrice sur la sellette

Une nouvelle sénatrice conservatrice a fait les manchettes, mardi, concernant des remboursements de dépenses qu'elle aurait peut-être touchés en trop. Mais ce qui étonne cette fois, c'est que Carolyn Stewart Olsen siège sur le comité de régie interne, celui-là même qui était chargé d'examiner les réclamations d'autres sénateurs dans l'eau chaude, comme celles de Mike Duffy.

Mme Stewart Olsen assure toutefois avoir passé en revue ses demandes de remboursement avec les finances du Sénat et que « rien d'irrégulier » n'a été constaté.

« Je vois d'un bon oeil que le vérificateur général examine les dépenses de tous les sénateurs », a-t-elle ajouté dans un bref communiqué.

Le président du comité de régie interne, son collègue conservateur Gerald J. Comeau, a indiqué en entrevue qu'il lui donnait a priori le bénéfice du doute, mais qu'il allait tout de même faire des vérifications auprès de l'administration du Sénat.

« Disons que dans ce genre de choses-là, je donne toujours un appel à l'administration pour (m'assurer) que tout est correct, (m'assurer) que l'administration a bien proprement fait l'analyse, et ce genre de choses-là. Surtout quand il y a des commentaires faits dans le public qui soulèvent des questions », a-t-il expliqué.

Reboursera-t-elle?

Dans un article paru mardi, le Huffington Post avance que la sénatrice aurait réclamé des indemnités journalières pendant que le Sénat ne siégeait pas et qu'il n'y avait ni caucus ni comité. Jointe par le site de nouvelles, Mme Stewart Olsen a assuré qu'elle rembourserait les indemnités touchées en trop, s'il s'avérait qu'elles étaient injustifiées.

Plus tard, dans son communiqué diffusé en après-midi, elle ne mentionne cependant plus la possibilité d'un remboursement.

Notons que c'est seulement ce printemps que la pratique de certains sénateurs de toucher des indemnités sans qu'ils aient affaire à Ottawa a été interdite au Sénat. Les dépenses analysées par le Huffington Post sont quant à elles antérieures à mai 2011.

C'est d'ailleurs en mai 2011 que Mme Stewart Olsen a vendu le condo qu'elle détenait depuis plusieurs années à Ottawa pour s'établir exclusivement dans sa résidence du Nouveau-Brunswick, la province qu'elle représente à la Chambre haute. Elle assure que sa résidence principale était dans les Maritimes avant même la vente de son condo. Les sénateurs vivant à plus de 100 km d'Ottawa peuvent réclamer 86,35 $ pour leurs repas et 28 $ pour leur hébergement par jour.

Déjà vu

Le sénateur Mike Duffy, nommé lui aussi par Stephen Harper, avait dû rembourser plus de 90 000 $ d'allocations de logement touchées en trop, parce qu'il avait été déterminé que sa résidence principale était à Kanata, en banlieue d'Ottawa, et non pas à l'Île-du-Prince-Édouard, comme il le prétendait. Le chèque avait été signé par l'ancien chef de cabinet de M. Harper, Nigel Wright, et il fait actuellement l'objet d'une enquête de la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Mme Stewart Olsen assure toutefois que sa situation n'a rien à voir avec celle de M. Duffy.

En point de presse, le chef de l'opposition aux Communes, Thomas Mulcair, a soutenu que la sénatrice devrait à tout le moins abandonner son rôle dans le comité de régie interne. Selon lui, elle « n'a plus aucune crédibilité » sur la question.

Mais pour M. Comeau, il n'est pas question de lui retirer son siège sur le comité pour l'instant. « Je ne peux pas spéculer s'il y a eu des irrégularités. Disons que je devrai examiner cela (...). Mais s'il n'y a pas d'irrégularités, on ne voit pas pourquoi elle ne pourrait pas continuer. »

Marc Roy, porte-parole de l'opposition libérale au Sénat, a indiqué pour sa part qu'il avait confiance que le sénateur Comeau allait aborder la question au comité de régie interne.

Mme Stewart Olsen, ancienne directrice des communications stratégiques pour Stephen Harper, a été nommée au Sénat en 2009.

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