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Ottawa préoccupé par le projet de charte des valeurs québécoises

Ottawa préoccupé par le projet de charte des valeurs québécoises

Le gouvernement Harper se dit préoccupé « par les propositions qui limiteraient le droit de toute personne de pratiquer sa religion » et entend « contester vigoureusement » toute loi qui serait jugée inconstitutionnelle par le ministère de la Justice.

« Si une charte est acceptée et passée à l'Assemblée nationale, nous demanderons au ministère de la Justice d'en faire l'examen, et si elle viole les protections constitutionnelles auxquelles ont droit tous les Canadiens, nous défendrons ces droits », a affirmé le ministre fédéral des Affaires intergouvernementales, Denis Lebel, en réaction à la proposition de charte des valeurs québécoise présentée par le gouvernement Marois.

« Partout au pays, c'est important pour nous que les gens vivent, soient respectés selon leurs traditions, peu importe où ils sont nés, quelle que soit leur origine, leur race, quelle que soit leur origine ethnique, quelle que soit leur religion, se sentent chez eux dans notre pays [...] et fier d'être Canadien », a poursuivi M. Lebel.

« Évidemment, le gouvernement séparatiste du Québec voudrait se chicaner avec le gouvernement fédéral à tout moment sur n'importe quel enjeu, mais nous allons garder notre attention sur la priorité des Canadiens, soit la création d'emplois et la prospérité à long terme », a affirmé de son côté le ministre de l'Emploi et du Développement social et ministre du Multiculturalisme, Jason Kenney. « Nous croyons que l'économie n'est pas seulement la priorité des Canadiens, mais aussi de la vaste majorité de Québécois », a-t-il ajouté.

La charte présentée mardi confirme les « pires craintes » du NPD

Pour le chef du Nouveau Parti démocratique, Thomas Mulcair, il est tout simplement « intolérable » qu'une femme portant le foulard islamique doive quitter son emploi dans un Centre de la petite enfance (CPE).

En marge du caucus de son parti à Saskatoon, M. Mulcair a promis que ses troupes allaient « se tenir debout » devant la situation, sans toutefois préciser comment il allait tenter de contrer l'initiative du gouvernement péquiste.

Une « politique de la division », déplore Justin Trudeau

Le chef du Parti libéral du Canada, Justin Trudeau, a pour sa part dénoncé « la politique de la division » de la première ministre Marois. « Je continue de savoir très bien que les Québécois et les autres Canadiens méritent mieux que cette charte. Nous croyons que nous devons défendre les libertés des gens et non les restreindre », a-t-il déclaré aux journalistes en marge de l'ouverture du local électoral de son candidat dans le comté de Bourassa, Emmanuel Dubourg.

« Nous allons nous battre contre cette charte qui ne représente pas l'ouverture d'esprit des Québécois », a-t-il martelé, réitérant une position qu'il a maintes fois défendu.

Le mois dernier, M. Trudeau avait par ailleurs fait un lien entre la charte des valeurs québécoises et la ségrégation américaine, propos que la première ministre avait qualifiés d'« irrespectueux ».

Le Bloc québécois souhaite « une discussion franche et ouverte »

De son côté, le chef du Bloc québécois, Daniel Paillé, accueille favorablement la volonté du gouvernement Marois de s'intéresser sérieusement à la question de la laïcité et des valeurs québécoises, sans toutefois donner son appui au projet de charte. M. Paillé rappelle qu'« en 2007, le Bloc jugeait qu'une restriction du port de symboles religieux de manière visible pour celles et ceux qui représentent l'autorité de l'État de par leurs fonctions était fondée » et qu'« elle l'est toujours ». Il ne prend toutefois pas position sur la volonté du gouvernement péquiste d'étendre l'interdiction du port de signes religieux « facilement visibles » à tous les employés de l'État.

Le chef bloquiste soutient par ailleurs que la politique du multiculturalisme canadien nuit à la mise en place de la politique d'interculturalisme du Québec, laquelle « pose aux personnes immigrantes l'exigence de l'apprentissage du français comme langue commune, insiste sur la nécessité de respecter les valeurs communes à l'ensemble de la société québécoise et reconnaît, en contrepartie, la diversité ou le pluralisme culturel ».

« Malheureusement, le Québec n'a pas tous les pouvoirs pour réaliser cette politique. Par exemple, il ne peut pas, à l'international, donner l'heure juste à celles et ceux qui ont envie de se joindre à la nation québécoise », déplore M. Paillé.

Pour sa part, la députée bloquiste Maria Mourani se prononcera mercredi au sein du collectif « Les indépendantistes pour une laïcité inclusive », laissant présager certaines distances par rapport à la proposition de charte du gouvernement Marois.

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