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Une action américaine en Syrie pourrait coûter 500 M$

Une action américaine en Syrie pourrait coûter 500 M$
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Le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel a déclaré à des élus du Congrès qu'une intervention militaire limitée pour dissuader la Syrie d'utiliser des armes chimiques à l'avenir coûterait des dizaines de millions de dollars, mais l'expérience des opérations passées montre que ce montant pourrait être nettement plus élevé.

Les missiles de croisière Tomahawk que pourraient utiliser les États-Unis contre la Syrie pour la « punir » d'avoir mené une attaque au gaz neurotoxique le 21 août dernier près de Damas coûtent 1,2 à 1,5 million de dollars pièce.

Quant aux bombardiers furtifs B-2 qui larguent les bombes, il leur faut 18 heures pour quitter leur base et autant y revenir à un coût de 60 000 $ l'heure.

Todd Harrison, spécialisé dans l'analyse du budget de la défense pour le Center for Strategic and Budgetary Assessments, se dit surpris d'avoir entendu Chuck Hagel parler mercredi de dizaines de millions de dollars, un chiffre trop faible selon lui. Il estime que le chef du Pentagone a sans doute voulu parler de ce qui resterait à dépenser sur l'année fiscale 2013 qui prend fin le 30 septembre.

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L'essentiel du coût d'une action en Syrie consistera à remplacer les munitions utilisées. Selon Todd Harrison, le Pentagone paiera sans doute les munitions via un budget spécial qui sera demandé au Congrès et qui de ce fait ne serait pas soumis à plafonnement.

« Si l'on tient compte du coût de remplacement des munitions, cela (une opération en Syrie) pourrait coûter un demi-milliard, voire un milliard de dollars, en fonction du nombre de cibles recherchées », estime l'analyste.

La Navy a largué 221 Tomahawks contre la Libye de Mouammar Kadhafi en 2011, dont près de la moitié, soit 110, dans une salve d'ouverture contre 22 objectifs militaires libyens.

Si l'armée de l'air américaine utilise un nombre similaire de missiles pour frapper les objectifs liés aux armes chimiques en Syrie, le coût dépasserait 100 millions de dollars.

Selon l'amiral Jonathan Greenert, le chef des opérations navales américaines, les préparatifs n'ont pas nécessité pour l'instant de dépenses imprévues. Tous les navires de guerre américains dans la région le sont dans le cadre d'opérations régulières.

La Navy dispose de quatre frégates en Méditerranée orientale d'où pourront être lancées les frappes ainsi que du porte-avions USS Nimitz et ses navires satellites en mer Rouge.

Selon Greenert, en routine, un navire porte-avions coûte 25 millions de dollars par semaine. Si le bâtiment est utilisé sur un théâtre d'opérations militaires, le coût est susceptible de monter à 40 millions de dollars par semaine en raison d'une durée de vol plus longue pour les avions.

Le Congrès divisé

Par ailleurs, les séances d'information organisées en rafale ces derniers jours par le gouvernement américain pour tenter de convaincre des élus réticents du bien-fondé d'une intervention militaire en Syrie ne semblent pas avoir l'effet désiré.

Même après l'audition au Congrès du chef de la diplomatie John Kerry et du secrétaire à la Défense Chuck Hagel, une demi-douzaine de réunions d'information à huis clos et des appels téléphoniques de Barack Obama lui-même, on ne pouvait prédire jeudi soir si le Congrès autoriserait une action militaire.

Les deux chambres du Congrès, le Sénat, à majorité démocrate, et la Chambre des représentants, où les républicains sont majoritaires, doivent se prononcer après une première étape franchie mercredi avec l'approbation du texte en commission des affaires étrangères du Sénat par 10 voix contre 7.

À la Chambre des représentants, qui compte 433 députés, les républicains devraient être nombreux à voter « non », même si leurs deux principaux dirigeants, le président de la Chambre, John Boehner, et le chef de file du groupe républicain, Eric Cantor, se sont déclarés favorables à des frappes militaires.

Au Sénat, sur 100 élus, 24 sont franchement opposés ou plutôt opposés aux frappes, selon un décompte effectué par la presse américaine. Les « pour » sont également 24, tandis qu'une cinquantaine sont indécis. Chaque vote comptera au Sénat où une super-majorité de 60 pourrait se révéler nécessaire.

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