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Tokyo, pour panser les blessures

Tokyo, pour panser les blessures

Le Comité international olympique (CIO) choisira le 7 septembre la ville qui organisera les Jeux d'été de 2020, parmi Istanbul, Tokyo et Madrid.

Ces trois villes avaient franchi avec succès le 25 mai la première étape de la procédure de candidature. Bakou (Azerbaïdjan) et Doha (Qatar) avaient alors été éliminées. Radio-Canada Sports présente (par ordre alphabétique) les forces et faiblesses des trois villes en lice.

Tokyo

Tokyo est la capitale du Japon et a une population de 13,23 millions d'habitants. Elle a déjà organisé les Jeux olympiques d'été en 1964 (décor du dernier film de la carrière de l'acteur Cary Grant). Ce qui pourrait la desservir.

Elle a ensuite été candidate malheureuse pour les Jeux d'été de 1960 et de 2016, mais le Japon a obtenu l'organisation de deux éditions des Jeux olympiques d'hiver. En 1972 à Sapporo et en 1998 à Nagano.

Le budget olympique est estimé à 3,42 milliards de dollars, tandis que la facture totale (incluant infrastructures) dépasserait les 8 milliards de dollars. Et c'est un des atouts de sa candidature : Tokyo a déjà mis 4,5 milliards de dollars dans un fonds spécial en banque pour couvrir la facture.

Toute comme Madrid, la capitale du Japon propose un événement très compact, réparti en deux zones de compétition : l'une au bord de la mer et l'autre baptisée « le patrimoine », qui reprendrait une partie des sites et enceintes déjà utilisés pour les Jeux de 1964. Tokyo fait ainsi plaisir au CIO qui a à coeur la notion d'héritage dans l'organisation des Jeux.

Tokyo a, cette fois, le soutien populaire, qu'elle n'avait pas eu pendant sa campagne pour les Jeux de 2016.

Elle présente une version améliorée de son projet de candidature pour les Jeux de 2016, mais le thème n'est plus le même. Tokyo a choisi de se lancer dans la course pour « redonner espoir » aux Japonais ébranlés par le séisme et le tsunami qui ont dévasté le nord-est du pays en 2011.

Des paroles lourdes de conséquences

Tokyo pourrait toutefois souffrir des propos désobligeants de son gouverneur, Naoki Inose. Ce dernier a critiqué négativement Istanbul et Madrid, alors que la Charte olympique interdit tout commentaire sur les autres candidatures.

Dans une citation publiée dans le New York Times, le gouverneur de Tokyo a donné son point de vue:

« Pour les athlètes, quel sera le meilleur endroit? Comparez les deux pays qui doivent construire leurs installations. C'est bon parfois, comme c'est le cas au Brésil, de choisir une ville pour la première fois, mais les pays islamiques n'ont qu'Allah en commun, et se battent toujours entre eux. De plus, ils ont des classes », a dit M. Inose à travers la traduction de son interprète.

M. Inose a par la suite reconnu et corrigé ses propos. Il s'est excusé pour avoir tenu ces commentaires inappropriés. Et la Turquie, visée, a accepté les excuses de M. Inose.

Le CIO avait choisi ne pas sévir contre le comité d'organisation de la capitale nippone, laissant les membres du CIO décider du sort de Tokyo le 7 septembre. Le résultat du vote pourrait être la plus dure des sentences.

« Je crois qu'Istanbul est encore favorite, car c'est le moment d'ouvrir les Jeux à la Turquie, explique Armand de Rendinger, ancien conseiller du CIO, à Radio-Canada Sports. Mais ce sera plus serré que prévu, et je pense plus à Madrid qu'à Tokyo. Tokyo organiserait remarquablement les Jeux, mais compte tenu de la couverture médiatique, des heures de grande écoute, je crois que Tokyo est loin. Et il y a les séquelles du tsunami de 2011. »

C'est le 7 septembre, dans le cadre de sa 125e session de travail, à Buenos Aires, que le Comité international olympique (CIO) choisira la ville hôtesse des Jeux olympiques de 2020. Chacune des trois villes candidates, Madrid, Istanbul et Tokyo, fera une présentation de 45 minutes devant les membres du CIO le matin du jour du vote.

Avec la collaboration de l'agence AFP et de la presse internationale

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