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Madrid, entre économie et éthique

Madrid, entre économie et éthique

Le Comité international olympique (CIO) choisira le 7 septembre la ville qui organisera les Jeux d'été de 2020, parmi Istanbul, Tokyo et Madrid.

Ces trois villes avaient franchi avec succès le 25 mai la première étape de la procédure de candidature. Bakou (Azerbaïdjan) et Doha (Qatar) avaient alors été éliminées. Radio-Canada Sports présente les dossiers des trois villes en lice.

Madrid

Madrid est la capitale de l'Espagne et a une population de 3,3 millions d'habitants. Madrid n'a jamais organisé les Jeux olympiques. Elle a été candidate malheureuse aux Jeux d'été de 1972, 2012 et 2016.

Après Barcelone en 1992, Madrid pourrait être la seconde ville espagnole à accueillir des Jeux. Cette candidature est le résultat d'une collaboration unique entre les représentants des gouvernements national, régional et municipal. La candidature jouirait de l'appui de plus de 80 % de la population. Et c'est le Prince des Asturies, Felipe, qui conduira la délégation espagnole prenant part à la cérémonie de désignation de la ville gagnante, prévue le 7 septembre à Buenos Aires.

Son gros atout : un budget « format de poche » estimé à 3,1 milliards de dollars et une facture totale de 5,2 milliards de dollars. Après la facture ridiculement élevée des Jeux d'hiver de Sotchi, le budget de Madrid pourrait séduire les membres du CIO qui appellent à plus de rigueur en ces temps de crise économique planétaire.

Le budget olympique de Madrid ne devrait pas trop enfler, car plus de 80 % des sites prévus existent déjà. Depuis sa première candidature, Madrid a investi dans ses installations sportives.

Selon le dossier de présentation du COJO, « sur 35 des sites prévus, 28 sont déjà construits, 90 % des sportifs seront à moins de 15 minutes de leurs installations, et plus de 38 % des billets seront à moins de 40 euros (52 dollars américains) ».

Madrid offre un événement très compact, réparti dans deux grandes zones, la zone de Campo de las Naciones et la zone de Manzanares. Tous les sites dans la capitale se trouveraient à moins de 10 km du centre-ville et facilement accessibles en transports en commun.

Les matchs du tournoi olympique de soccer seraient joués non seulement à Madrid, mais aussi à Barcelone, Valence, Malaga et Cordoba.

L'Espagne compte trois membres au sein du CIO, contre un pour le Japon et la Turquie. Ils ne pourront pas voter, mais cela compte dans les joutes diplomatiques derrière les portes closes du château de Vidy. Ils ont eu fort à faire, car la candidature de Madrid est plombée par la situation catastrophique de l'économie locale. L'Espagne est plongée dans une récession depuis le milieu de 2011, avec un taux de chômage de plus de 26 %.

« De nombreuses installations ont déjà été construites, ce qui fait que la crise ne devrait pas affecter outre mesure la candidature », a estimé Gilbert Felli, directeur exécutif du CIO responsable du dossier des Jeux olympiques, qui a admis que les chiffres étaient « viables ».

Le dopage en toile de fond

Le gros point faible est d'ordre éthique. L'Espagne porte le bonnet d'âne de la lutte antidopage. L'affaire Puerto, avec la décision de la justice espagnole de détruire toutes les fioles de sang saisies dans l'officine du Dr Eufemiano Fuentes, n'a fait que renforcer cette perception.

La commission d'évaluation du CIO dit vouloir croire en la loi actuellement en cours d'élaboration en Espagne pour ajuster les normes espagnoles aux exigences de l'Agence mondiale antidopage.

« J'ai pleinement confiance en leur promesse », a dit Craig Reedie, un des quatre vice-présidents du CIO.

« Je crois qu'Istanbul est encore favorite, car c'est le moment d'ouvrir les Jeux à la Turquie, mais ce sera plus serré que prévu, et je pense plus à Madrid qu'à Tokyo, explique Armand de Rendinger, ancien conseiller du CIO, à Radio-Canada Sports.

« Madrid battue trois fois, mais battue de très peu pour 2012 face à Londres, de très peu pour 2016 face à Rio. Madrid a toujours présenté des candidatures nécessitant des investissements limités. Son handicap majeur est la crise européenne, mais malgré les difficultés financières et sociales, le souvenir de l'excellence des Jeux de Barcelone fait que, si Istanbul n'est pas élue, ce qui est possible, Madrid a de sérieuses chances, car elle a fait une campagne intelligente dans les six derniers mois. »

C'est le 7 septembre, dans le cadre de sa 125ème session de travail, à Buenos Aires, que le Comité international olympique (CIO) choisira la ville hôtesse des Jeux olympiques de 2020. Chacune des trois villes candidates, Madrid, Istanbul et Tokyo, fera une présentation de 45 minutes devant les membres du CIO le matin du jour du vote.

En collaboration avec l'agence AFP et la presse internationale

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