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Incidents dans les établissements de santé : l'AQRP veut un recensement précis 

Incidents dans les établissements de santé : l'AQRP veut un recensement précis

L'Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic (AQRP) dénonce la loi du silence qui semble vouloir s'installer dans le réseau de la santé. L'Association déplore que plusieurs établissements de santé omettent de déclarer tous les incidents touchant leurs patients et que certains établissements refusent de divulguer leurs données.

L'AQRP soutient que la situation fausse les statistiques et déforme la réalité à laquelle sont confrontés ses membres. « Cela signifie que la réalité est bien pire que ce que les statistiques veulent bien nous montrer », explique la présidente de l'AQRP, Lyne Parent. « Pour être en mesure de s'améliorer, les établissements de soins du Québec doivent collaborer à la déclaration des incidents et des accidents. »

L'intervention de l'AQRP survient à la suite du dépôt d'un rapport du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), touchant la période du 1er octobre 2012 au 31 mars 2013. Le rapport révèle une baisse généralisée de la déclaration des incidents. « Le ministère de la Santé constate lui-même une large sous-déclaration des incidents à la grandeur du réseau », explique le directeur général de l'association, Mathieu Santerre.

Au phénomène de sous-déclaration s'ajoute un manque de rigueur dans le traitement des incidents. Le ministère de la Santé souligne que 7200 déclarations d'événements ont dû être exclues en raison de données incomplètes. Le ministère remarque également que « la saisie des incidents et accidents ne s'effectue pas de façon régulière dans certains établissements ».

Des établissements récalcitrants

En dépit d'une obligation légale de le faire, 18 établissements de santé n'ont pas transmis leurs données sur le nombre d'incidents et d'accidents, selon les données du ministère recueillies par l'AQRP. Des 18 établissements récalcitrants, 12 oeuvrent dans le domaine de l'hébergement des personnes âgées et se trouvent presque tous, à l'exception d'un seul, dans la région de Montréal :

  • CHSLD Neilson (Capitale-Nationale)
  • CHSLD Jean XXIII Inc. (Montréal)
  • Centre d'hébergement Chartwell Inc. (Montréal)
  • Centre d'hébergement de la Marée Inc. (Montréal)
  • Centre d'hébergement Vincenzo-Navarro Inc. (Montréal)
  • Centre d'hébergement Waldorf Inc. (Montréal)
  • CHSLD des Floralies-de-Lachine Inc. (Montréal)
  • CHSLD des Floralies-de-Lasalle Inc. (Montréal)
  • La résidence Fulford (Montréal)
  • Résidence Sainte-Claire Inc. (Montréal)
  • Centre d'hébergement l'Éden de Laval (Laval)
  • Le Manoir Soleil Inc. (Montérégie)

Six autres de ces établissements ne sont pas nécessairement liés à l'hébergement des personnes âgées, mais ils se retrouvent également concentrés dans la région de Montréal :

  • Atelier le Fil d'Ariane Inc. (Montréal)
  • Havre-Jeunesse (Montréal)
  • L'hôpital Chinois de Montréal (Montréal)
  • Centre Jellinek (Outaouais)
  • Prodimax Inc. (Laval)
  • CLSC Naskapi (Côte-Nord)

L'AQRP réclame l'intervention du ministre de la Santé, Réjean Hébert, pour qu'il force la main des établissements récalcitrants et les oblige à divulguer leurs données.

Des victimes âgées

Le dernier rapport du ministère de la Santé révèle que la majorité des événements déclarés se sont produits dans des Centres d'hébergement et de soins longue durée (CHSLD). Plus de la moitié des événements touchent des personnes de 75 ans et plus.

Le ministère a recensé 216 854 événements pour la période de 6 mois qui s'étend du 1er octobre 2012 au 31 mars 2013. Un bilan qui correspond à une moyenne de 1180 événements par jour au cours de la période.

Les événements rapportés sont constitués majoritairement de chutes, d'erreurs de médication, d'erreurs liées aux traitements ou aux tests de même que des agressions et du harcèlement.

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