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Saison 2013-2014 d'Espace Go : Portraits de femmes

Saison 2013-2014 d'Espace Go : Portraits de femmes
Ismaël Houdassine

La saison 2013-2014 d’Espace Go sera femme ou ne sera pas. Le théâtre montréalais qui a dévoilé hier sa programmation met les femmes aux cœurs de ses cinq productions. Durant les douze prochains mois, pas moins de neuf spectacles au menu dont deux créations faites en collaboration avec UBU et Sibyllines, trois pièces de la compagnie en résidence, le théâtre PÀP et une première invitation faite à Pigeons Internationale.

«Espace Go est une maison ouverte aux créateurs et créatrices. C’est d’abord un lieu qui appartient aux artistes et au public curieux de venir découvrir les nouvelles écritures d’ici et du monde», a affirmé la directrice artistique Ginette Noiseux en introduction de la conférence de presse.

Ainsi, cinq portraits de femmes viendront s’unir sur un thème commun, celui de faire éclater le cadre trop étroit de leur existence dans laquelle elles ne se reconnaissent plus. «Il nous est tous arrivé de nous sentir étrangers à notre propre existence; notre vérité, ce sont les autres qui nous l’imposent, a déclaré Ginette Noiseux. Or, la poésie du théâtre nous permet de nous rapprocher de notre propre vérité, celle qui échappe aux apparences, celle par laquelle nous souhaiterions tant exister dans le regard de l’autre».

Villa Dolorosa

Du 17 septembre au 12 octobre 2013

Justement, dans Villa Dolorosa, Olga Irina et Mascha veulent à leur tour s’affranchir du mirage qu’est le cocon familial. Écrite sans fioriture par la jeune auteure allemande Rebekka Kricheldorf (La ballade du tueur de conifères), la pièce volubile et mise en scène par Martin Faucher se veut la réécriture contemporaine des Trois Sœurs de Tchekhov.

Certes, l’époque n’est plus la même, mais le regard à la fois cruel et tendre que porte l’écrivain russe sur ses personnages est ici transformé en une critique acerbe de cette nouvelle Allemagne qui a évolué depuis la chute du mur de Berlin en société de consommation implacable.

Une vie pour deux

Du 22 octobre au 2 novembre 2013

Le public pourra venir redécouvrir le succès critique de 2012, Une vie pour deux. On sait que l’auteure Evelyne de la Chenelière voulait depuis longtemps s’approprier la trame d’une œuvre romanesque déjà existante. Le choix se portera sur le roman de l’écrivaine Marie Cardinal, mère d’Alice Ronfard qui signe la mise en scène de cette pièce intime où l’on retrouve Simone qui tente de sauver son couple en inventant une histoire sur un cadavre découvert sur la plage. Une vie pour deux est le parcours de la vie d’une femme et son désir de faire partie de l’aventure humaine.

La Ville

Du 28 janvier au 22 février 2014

Les metteurs en scène et codirecteurs d’Ubu, Denis Marleau et Stéphanie Jasmin donnent vie à La Ville. L’occasion d’une première collaboration avec Sophie Cadieux et d’une première incursion dans la dramaturgie de l’auteur britannique Martin Crimp.

Mais attention aux apparences, La Ville est une œuvre urbaine dont l’architecture composée d’humour, de perversité et de douce cruauté repose sur le processus même de l’élaboration de l’écriture.

Tu iras la chercher

Du 11 au 22 mars 2014

C’est dans le cadre de sa deuxième année de résidence d'artiste à Espace Go que Sophie Cadieux a écrit ce monologue ultra-intimiste basé sur un texte du jeune auteur québécois Guillaume Corbeil à qui l’on doit la pièce Cinq visages pour Camille Brunelle également prévu au programme.

Une femme (Marie-France Lambert) rentre chez elle. À la porte de son appartement, à cet instant précis, elle se dit qu’elle pourrait tout quitter. Partir à Prague. Sans avertir personne. Avec cette impression persistante d’être en retard sur sa vie.

Molly Bloom

Du 6 au 31 mai 2014

La directrice de Sibyllines Brigitte Haentjens met en scène le célèbre monologue de Molly Bloom, imaginé par l’auteur irlandais James Joyce dans le dernier chapitre de son roman Ulysse. Pour l’occasion, Haentjens retrouve deux complices de toujours, Anne-Marie Cadieux et Jean Marc Dalpé qui assure la traduction du texte.

Aux États-Unis, le livre suscite la controverse. Qualifié de «cathédrale de prose», le roman-fleuve jugé obscène à sa parution en 1922 est considéré depuis comme un classique de la littérature. La pièce s’attarde sur le retour chez lui de Leopold Bloom. Un peu ivre, il vient s’écrouler dans le lit conjugal, après une journée de dérive dans les rues de Dublin. Ce même jour, dans ce même lit, sa femme Molly l’a trompé. Ne retrouvant pas le sommeil, Molly s’abandonne au flot débordant de ses pensées où s’entremêlent confidences et envies érotiques.

Aussi dans la programmation

La nouvelle création du Théâtre PÀP, Les champs pétrolifères, nous invite au cœur d’une maison de banlieue pas si parfaite qu’elle en a l’air. Avec ce portrait d’une certaine schizophrénie sociale, le premier texte du très prometteur Guillaume Lagarde ne fait pas dans la dentelle. Mise en scène par Patrice Dubois, la pièce coup-de-poing décrit avec justesse et humour noir les perversions morales de notre monde actuel dans lequel les désirs d’opulence se reflètent dans nos rapports à autrui.

Deux succès mis en scène par Claude Poissant reviennent cette année. Cinq visages pour Camille Brunelle de Guillaume Corbeil et The Dragonfly of Chicoutimi de Larry Tremblay retrouveront les planches du théâtre en 2014.

Et pour finir, L’architecture de la paix, dernière création de la compagnie Pigeons Internationale. Evelyne de la Chenelière s’associe cette fois avec Paula de Vasconcelos autour d’un projet dont l’objectif avoué est celui de transcender la noirceur qui veille sur l’Humanité.

Rappelons que Sophie Cadieux entame sa troisième et dernière année en tant qu’artiste en résidence. La comédienne a affirmé vouloir finir en beauté en célébrant son départ par un Pyjama Party prévu pour le printemps 2014. De quoi s’agit-il? C’est ultra-secret, on n’en saura pas plus. À suivre donc…

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