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Usage de la force à Toronto : réaction des familles de victimes

Usage de la force à Toronto : réaction des familles de victimes
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Les proches de Sammy Yatim et d'autres familles de suspects torontois abattus par la police, alors qu'ils étaient dans un état perturbé, tiennent un point de presse mardi matin, pour demander une enquête indépendante sur les pratiques du service policier.

La famille de Sammy Yatim, qui a été tué par la police dans un tramway en juillet dernier alors qu'il brandissait un couteau, a déjà indiqué dans un communiqué qu'elle « accueille positivement l'initiative du chef Bill Blair » de demander à un juge à la retraite d'examiner les pratiques de ses agents.

La mort du jeune homme de 18 ans, abattu même s'il était seul à bord du tramway, a choqué de nombreux Torontois, qui ont vu des images de l'événement, saisies sur le vif par des témoins et publiées sur Internet.

« Ce n'est pas le résultat d'une pomme pourrie (au sein de la police). Il faut un changement d'approche fondamental. »

— Fédération ontarienne du travail

Le chef de police de Toronto, qui a admis que le public avait raison d'être critique du travail de ses agents, a confié la tâche de revoir les façons de faire de la police à Dennis O'Connor, qui a présidé les enquêtes publiques sur la tragédie de l'eau contaminée à Walkerton et sur l'affaire Maher Arar.

Le chef Bill Blair a annoncé la nomination de l'ancien juge Dennis O'Connor, lundi, à la veille du point de presse déjà prévu, qui sera suivi d'un rassemblement au centre-ville, de sept familles qui ont perdu un proche abattu par la police.

Le président de la Commission des services de police de Toronto, Alok Mukherjee, leur a donné raison, mardi, affirmant à la CBC qu'il y avait eu « assez de morts ». Il prône des « changements significatifs ».

Plus de pistolets Taser?

Dennis O'Connor examinera l'ensemble des pratiques de la police de Toronto, pour ensuite formuler une série de recommandations en examinant notamment les façons de faire de d'autres services policiers un peu partout dans le monde.

Le juge à la retraite doit entre autres se pencher sur l'utilisation des pistolets à décharge électrique. À Toronto, seuls les superviseurs peuvent en posséder un. Or, dans le cas de Sammy Yatim, un superviseur est arrivé sur les lieux seulement après qu'un autre agent eut ouvert le feu sur la victime.

M. O'Connor doit rendre son rapport avant la fin de l'année. Le chef Blair demande à la Commission des services de police de Toronto de le rendre public.

L'Unité des enquêtes spéciales de l'Ontario poursuit par ailleurs son enquête sur le cas de Sammy Yatim.

L'ombudsman provincial André Marin a lui aussi ouvert une enquête officielle sur les directives du gouvernement aux policiers qui interviennent dans des situations tendues. Il examinera les directives de la province données à la police sur la marche à suivre lorsque des agents doivent calmer un suspect dans une situation tendue.

La famille d'un homme abattu témoigne

Pour leur part, les proches de Michael Eligon Junior, qui a été abattu par des policiers en février 2012, ont témoigné de leur peine pour la première fois depuis le drame, lundi.

La conjointe de la victime, Shereen Simon, continue d'espérer que justice soit faite.

L'Unité des enquêtes spéciales de la province a blanchi les deux policiers qui ont ouvert le feu sur l'homme de 29 ans, alors qu'il marchait de manière confuse dans un quartier résidentiel de l'est de Toronto, vêtu d'une blouse d'hôpital et brandissant deux paires de ciseaux.

Sa conjointe estime que les conclusions des enquêteurs n'ont pas répondu aux nombreuses questions de la famille.

Une enquête du coroner sur la mort de Michael Eligon débutera en octobre. Deux autres individus abattus par des policiers seront aussi au coeur de cette enquête sur la manière dont réagissent les policiers dans des situations de crise.

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Sammy Yatim

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