Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Des erreurs forcent Statistique Canada à reporter une publication

Des erreurs forcent Statistique Canada à reporter une publication

Statistique Canada reporte au 11 septembre la diffusion du troisième et dernier ensemble de données provenant de l'Enquête nationale auprès des ménages de 2011.

Cette diffusion, axée sur le revenu, les gains, le logement et les coûts d'habitation, devait à l'origine avoir lieu ce mercredi, mais Statistique Canada a constaté des incohérences dans certains résultats en effectuant des vérifications avant la publication des données. Devant ces incohérences, l'agence fédérale a décidé de reporter la publication des données et de retravailler son rapport.

« En constatant les incohérences, nous sommes retournés à la source et nous avons découvert que l'une des étapes du traitement des données contenait des erreurs », explique le directeur général de Statistique Canada, Marc Hamel. « Les données recueillies font l'objet d'un premier nettoyage, poursuit M. Hamel, nous produisons ensuite des centaines de variables à l'aide de ces données. C'est dans l'une de ces étapes de traitement que c'est produit une erreur. »

M. Hamel soutient que le report n'a aucun lien avec le passage du formulaire long au formulaire court en 2011. « Ce sont de simples ajustements, nous utilisons les mêmes processus », affirme-t-il.

L'agence fédérale a besoin de quatre semaines pour corriger l'erreur qui s'est glissée dans le traitement de données et refaire les tableaux et graphiques touchés par ces modifications. Une opération qui mobilisera des ressources de l'agence fédérale sans toutefois générer de coûts supplémentaires, selon M. Hamel. « Tout est publié sur Internet, aujourd'hui », souligne le directeur général de l'agence. « Il y a très peu de choses qui sont imprimées. On consommera des ressources, mais aucun budget additionnel ne sera alloué. »

Par ailleurs, l'agence fédérale assure que toutes les données tirées de l'Enquête nationale auprès des ménages qui ont été diffusées jusqu'à présent ne sont pas touchées.

Des problèmes de fiabilité

En diffusant des données 2011 sur les ménages canadiens, en mai dernier, Statistique Canada avait averti que ses chiffres étaient moins fiables que ceux des recensements passés et que les comparaisons avec les recensements précédents étaient risquées.

Le questionnaire de 2011, à participation volontaire, a en effet remplacé la version obligatoire du recensement, abolie par le gouvernement conservateur en juin 2010.

L'abolition de l'obligation de répondre au formulaire long de Statistique Canada avait été décriée au sein même de Statistique Canada. Le directeur de Statistique Canada de l'époque, Munir Sheikh, avait remis sa démission en juillet 2010 pour dénoncer cette nouvelle politique. M. Sheikh soutenait qu'une enquête volontaire ne pouvait remplacer un recensement obligatoire. Il avait ainsi préféré démissionner plutôt que de cautionner une telle pratique.

La première Enquête nationale auprès des ménages conduit sous ce nouveau régime instauré par le gouvernement conservateur de Stephen Harper a enregistré une baisse du taux de participation. L'édition 2011 a enregistré un taux de participation de 68,6 % en 2011 comparativement à 93,8 % lors de la dernière Enquête nationale auprès des ménages en 2006.

Statistique Canada a dû supprimer les données concernant 1100 petites municipalités parce que la qualité des données était insatisfaisante. En 2006, on avait supprimé l'information concernant 200 communautés.

Le gouvernement Harper avait expliqué cette décision en invoquant la contestation de certains Canadiens sur la dimension trop personnelle de certaines questions contenues dans le formulaire long. Une opposition similaire existe aux États-Unis, où certains républicains s'opposent à la collecte et l'analyse des données personnelles par le gouvernement fédéral américain.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.