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Pipeline d'Enbridge : un risque de rupture élevé, selon un expert américain

Pipeline d'Enbridge : un risque de rupture élevé, selon un expert américain

Le projet d'inversion du flux d'un pipeline d'Enbridge pour amener au Québec du pétrole brut des sables bitumineux d'Alberta présente un risque élevé de rupture, selon un expert américain.

Dans une étude déposée devant l'Office national de l'énergie (ONE), Richard Kuprewicz, expert en sécurité d'oléoducs, énumère une série de problèmes qui multiplient les risques éventuels de rupture du pipeline si ce projet va de l'avant.

L'expert, mandaté par le groupe environnementaliste Équiterre avec l'approbation de l'Office, fait valoir que le pipeline n'a pas été conçu pour transporter le pétrole lourd d'Alberta mais bien pour du pétrole léger.

De plus, on se propose d'y acheminer beaucoup plus de pétrole, ce qui créera encore davantage de pression sur l'infrastructure vieillissante qui montre des signes de fissures et de corrosion près de 40 ans après son installation.

Par ailleurs, M. Kuprewicz note qu'Enbridge n'a toujours pas mis en place les pratiques d'entretien et de vérification sécuritaires qui lui ont été suggérées par la Commission américaine sur la sécurité des transports après l'accident de juillet 2010 à Kalamazoo.

Plus de 3,5 millions de litres de pétrole lourd albertain s'étaient alors déversés dans la rivière Kalamazoo au Michigan à la suite de la rupture d'un pipeline d'Enbridge, soit le plus important déversement pétrolier sur terre ferme de l'histoire des États-Unis.

Équiterre note par ailleurs que l'Office national de l'énergie a avisé Enbridge qu'elle se trouvait en infraction dans 117 de ses 125 stations de pompage au Canada mais l'entreprise n'a toujours pas apporté de correctifs, invoquant un différend d'interprétation avec l'Office.

Équiterre demande maintenant au gouvernement du Québec d'instituer sa propre enquête indépendante, comme il le promet depuis plusieurs mois. L'organisme environnementaliste rappelle qu'une quinzaine de municipalités situées sur le trajet du pipeline ont déjà demandé à Québec d'intervenir dans ce dossier.

La Ville de Montréal a de son côté fait part à l'Office de ses préoccupations de voir un tel risque à proximité des infrastructures d'alimentation en eau potable de près de deux millions de citoyens.

Équiterre estime pour sa part que le Québec n'aurait aucun avantage à accepter un tel projet qui présente des risques qu'il juge démesurés par rapport à des bénéfices qui restent à être démontrés.

L'organisme ne se gène pas au passage pour dénoncer le gouvernement conservateur de Stephen Harper, lui reprochant de se comporter davantage comme une meneuse de claques de l'industrie pétrolière plutôt que d'agir comme un gouvernement responsable préoccupé par la santé de ses citoyens et de l'environnement.

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