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John Baird doit abandonner ses cartes d'affaires unilingues, demande Graham Fraser

John Baird doit abandonner ses cartes d'affaires unilingues, demande Graham Fraser

Le Commissaire aux langues officielles, Graham Fraser, a demandé à John Baird d'abandonner ses cartes d'affaires unilingues anglophones.

M. Baird a commandé ces cartes en mai 2011, quelque temps après avoir été nommé ministre des Affaires étrangères.

Les cartes présentaient un relief avec de l'encre de couleur or, et la taille du mot « Canada » a été considérablement réduite pour mettre le nom de M. Baird en évidence.

Graham Fraser a reçu quatre plaintes à propos des cartes, qui vont à l'encontre de la politique de bilinguisme dans les communications du gouvernement canadien.

À l'époque, M. Baird avait rejeté les critiques en affirmant qu'il avait également des cartes bilingues en sa possession et qu'elles étaient toujours disponibles.

M. Fraser a publié un rapport préliminaire au mois d'avril, demandant au ministère des Affaires étrangères de s'assurer que tous les outils de communication, y compris les cartes d'affaires, affichent les deux langues officielles.

Toutefois, le rapport final, publié jeudi, demande au ministère de « s'engager à disposer immédiatement » des cartes unilingues.

Le commissaire a indiqué qu'il avait adopté cette mesure supplémentaire parce que le ministère « n'avait pas pris d'engagement clair à la suite de la publication du rapport préliminaire ».

Le sous-ministre des Affaires étrangères, Morris Rosenberg, a écrit à M. Fraser le 10 mai, lui répétant qu'il n'aurait jamais dû amorcer cette enquête.

« Le ministre n'a jamais été seulement en possession de cartes unilingues anglophones, a écrit Rosenberg. Il a toujours des cartes bilingues, il les utilise et il continuera de les utiliser tous les jours. »

Le rapport final de M. Fraser rejette cependant cet argument, estimant que « le fait de distribuer des cartes d'affaires bilingues à certaines occasions et des cartes unilingues à d'autres moments ne favorise pas la promotion de la dualité linguistique du Canada à l'étranger ».

Le NPD se réjouit du rapport

Le député néo-démocrate qui a notamment porté plainte a applaudi la recommandation du Commissariat de disposer des cartes immédiatement.

« S'il contrevient à la loi, pourquoi devrait-il continuer à le faire jusqu'à ce qu'il finisse ses cartes? Ça n'a aucun sens », a déclaré le député d'Acadie-Bathurst, Yvon Godin, qui représente une circonscription largement francophone du nord du Nouveau-Brunswick.

La Presse Canadienne avait d'abord rapporté cette histoire en septembre 2011, en s'appuyant sur des documents obtenus en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.

Les documents montrent également que le nom de l'immeuble où siège le ministère des Affaires étrangères sur la promenade Sussex à Ottawa, l'édifice Lester B. Pearson, a été retiré des cartes d'affaires, éliminant ainsi l'identité d'un ancien premier ministre libéral.

M. Baird s'était initialement moqué des révélations en 2011, mettant même aux enchères l'une des cartes controversées lors d'un évènement caritatif.

Un porte-parole de M. Baird, qui était en Colombie pour une visite officielle jeudi, n'a pas précisé si le ministère comptait obéir à la recommandation.

« Nous venons à peine de recevoir le rapport et nous allons le réviser comme c'est la coutume de le faire », a déclaré Rick Roth, dans un courriel.

M. Fraser assure qu'il fera un suivi sur ses recommandations à la fin du mois de septembre.

L'ensemble de cartes unilingues, recouvertes d'encre dorée, a coûté 424,88 $. L'ensemble bilingue, en français d'un côté, en anglais de l'autre, a quant à lui coûté 197,75$.

Le symbole « Canada », qui a été adopté par le gouvernement fédéral en 1980 comme logo officiel et qui est présent sur la majorité des communications gouvernementales, est absent des deux versions.

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