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Subvention à l'emploi: Ottawa ira de l'avant malgré les critiques

Subvention à l'emploi: Ottawa ira de l'avant malgré les critiques
Gouvernement du Canada

Un document interne suggère qu'Ottawa se prépare à aller de l'avant avec des volets importants de son controversé programme de formation à l'emploi, malgré l'opposition des provinces et des appels à plus de souplesse.

Le document fédéral de neuf pages envoyé à au moins une province, dont La Presse Canadienne a obtenu copie, semble maintenir tous les éléments de la subvention canadienne pour l'emploi, dévoilée dans le budget de mars dernier.

Toujours selon le document, le programme se baserait sur des consultations menées en mai et juin auprès de « groupes d'intérêts », et stipule qu'Ottawa « veut discuter des détails » du programme avec les provinces.

« Dès que possible, le gouvernement du Canada organisera une rencontre bilatérale pour discuter en détail des éléments de la proposition, en plus d'entamer des négociations en vue de parvenir à de nouvelles ententes aussi rapidement que possible afin de s'assurer que celles-ci soient en place d'ici le 1er avril 2014 », mentionne le document de travail.

Une fois le programme mis en place, les provinces devraient en attribuer le crédit au fédéral, exige Ottawa.

Le gouvernement Harper a placé ce programme de 900 millions de dollars au cur de son budget de mars dernier. Le ministre des Finances, Jim Flaherty, a soutenu que des changements fondamentaux étaient nécessaires au sein des programmes provinciaux de formation de la main-d'uvre puisque plusieurs employeurs éprouvent de la difficulté à trouver des travailleurs qualifiés.

Sans programme officiellement en place, et malgré les critiques, le gouvernement a déjà dépensé des centaines de milliers de dollars en publicités télévisées.

Le Nouveau Parti démocratique a dénoncé l'attitude « diviser pour régner », citant un reportage voulant que le document en question ait été envoyé à seulement quelques provinces de l'Ouest, qui pourraient être un peu plus ouvertes à l'idée.

Le programme prévoit une subvention pouvant atteindre 15 000 $ à l'employeur pour former un travailleur; cette somme serait défrayée à parts égales par Ottawa, les provinces ou territoires, et l'employeur.

Les provinces et l'opposition se sont opposées à l'intrusion du fédéral dans un champ de compétence provinciale. Le nouveau programme prévoit l'équivalent d'une contribution de 600 millions de dollars des provinces, un déboursé de 300 millions de leur propre budget, jumelé à un retrait de 300 millions des transferts fédéraux pour la formation professionnelle.

Les premiers ministres provinciaux se rencontrent cette semaine en Ontario, et se sont déjà engagés à lutter contre la version actuelle du programme. Ils demandent au moins à ce qu'Ottawa offre un droit de retrait avec pleine compensation financière, en plus d'éliminer la contribution obligatoire des provinces.

Un rapport du Caledon Institute of Social Policy a qualifié cette nouvelle initiative de « politique publique grevée par des failles qui risquent de donner des résultats insatisfaisants », avant de souligner que les grandes entreprises risquaient d'empocher les sommes du fédéral et du provincial pour offrir de la formation qui aurait été offerte malgré tout.

Ottawa propose en fait de renouveler avec les provinces les Ententes sur le marché du travail, évaluées à 500 millions de dollars, pour quatre années supplémentaires. D'ici la quatrième année, cependant, 60 % de la somme serait consacré à la subvention à l'emploi, ne laissant que 200 millions offerts librement aux provinces.

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