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Les leaders du Tour de France 1998 étaient dopés à l'EPO, selon le rapport du Sénat

Les leaders du Tour de France 1998 étaient dopés à l'EPO, selon le rapport du Sénat français
AFP

FRANCE - L'Italien Marco Pantani, l'Allemand Jan Ullrich et l'Américain Bobby Julich. À eux trois, ils forment le podium du tour de France 1998. Cette année là, les deux premiers ont eu recours à l'EPO, indétectable à l'époque. C'est ce qu'indiquent des analyses citées dans le rapport de la commission d'enquête du Sénat français sur l'efficacité de la lutte contre le dopage, dévoilé mercredi 24 juillet à la presse.

Maniant le chaud et le froid, les auteurs du rapport, coincés entre une obligation de transparence et des accusations de délation, ne livrent pas directement les noms des athlètes contrôlés positifs. Mais c'est tout comme.

Avec le concours du ministère des Sports, les sénateurs ont mis la main sur des bordereaux de prélèvements effectués en 1998, sur lesquels figurent les noms des cyclistes contrôlés. Ils ont ensuite mis ces bordereaux en face des résultats de ré-analyses effectuées de manière anonyme en 2004 par le laboratoire de l'Agence française de lutte contre le dopage.

Ainsi, les parlementaires ne donnent pas le résultat de ces recoupements dans leur rapport, mais fournissent les documents permettant d'identifier les coureurs.

Laurent Jalabert, Eric Zabel, Jacky Durand

L'Américain Bobby Julich, troisième du Tour 1998, ne fait pas partie des cyclistes ayant eu recours à ce produit dopant avec certitude, indique le rapport dévoilé mercredi, contrairement à des informations publiées la veille par Le Monde.

Un des échantillons de l'Américain présente des traces d'EPO mais ne réunit pas tous les critères permettant de le déclarer positif selon les critères de l'Agence mondiale antidopage (AMA) alors en vigueur.

Les Français Laurent Jalabert, déjà cité fin juin par L'Equipe, Laurent Desbiens, maillot jaune durant deux jours, et Jacky Durand, vainqueur de la 8e étape, font également partie des coureurs ayant eu recours à ce produit interdit.

"J'assume mes actes. (...) Je pense de toute façon que personne n'est dupe", a réagi Durand auprès du site internet de la chaîne Eurosport, dont il est le consultant depuis plusieurs années. "La nouvelle génération ne doit pas payer nos conneries du passé", a-t-il aussi écrit.

L'Allemand Erik Zabel, maillot vert de meilleur sprinteur des Tours 1998 et 1999, fait également partie des coureurs contrôlés positifs rétroactivement.

Parmi cette liste noire figurent aussi l'Italien Mario Cipolloni, vainqueur de deux étapes en 1998 et de quatres en 1999, et ses compatriotes Andrea Tafi et Fabio Sacchi, les Espagnols Marcos Serrano, Manuel Beltran, Abraham Olano, vainqueur du Tour d'Espagne 1998, le Néerlandais Jeroen Blijlevens, vainqueur d'une étape en 1998. Les noms du Danois Bo Hamburger et de l'Américain Kevin Livingston apparaissent quant à eux sur la liste du Tour 1999.

D'autres noms sont donc susceptibles de ressortir de l'analyse des documents publiés par le Sénat. Cet article sera mis à jour.

Le Tour de la honte

En 1998, le Tour est quelque peu occulté par la victoire de la France lors Coupe du monde de football. Cela n'empêche pas le "Pirate" Marco Pantani, mort d'une surdose de cocaïne en 2004, de réaliser une performance de haut vol, lui qui après avoir remporté le Tour d'Italie à domicile s'adjuge le Tour de France... de la honte.

En effet, cette édition est marquée par l'affaire Festina, premier gros scandale de dopage l'histoire de la Grande Boucle qui sera révélé au grand jour. L'épreuve, devenue certes assez chaotique, continuera malgré tout, et Marco Pantani s'imposera avec plus de trois minutes d'avance sur son dauphin Jan Ullrich.

L'Italien n'a jamais été contrôlé positif durant sa carrière, même s'il a été exclu du Giro 1999 pour un hématocrite trop élevé. Quant à Jan Ullrich, s'il a reconnu s'être dopé durant sa carrière, il n'a fait mention que d'autotransfusions sanguines, non d'EPO.

Regardez le podium du Tour 1998 sur les Champs-Elysées :

Un des épisodes les plus marquants de l'édition 1998 du Tour reste sans aucun doute le retrait (ou l'exclusion, c'est selon) de l'équipe Festina et de l'emblématique Richard Virenque.

Deux ans plus tard, lors du procès de l'affaire Festina, le vainqueur de sept maillots à pois sur le Tour avouait s'être dopé.

Le grand public a retenu les larmes du blond peroxydé en 1998 :

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