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Le bras armé du Hezbollah, une organisation terroriste en Europe

Le bras armé du Hezbollah, une organisation terroriste en Europe

La branche militaire du mouvement chiite libanais Hezbollah figurera dorénavant sur la liste des organisations terroristes de l'Union européenne (UE), ont décidé les ministres des Affaires étrangères des 28 pays membres lors d'une réunion tenue à Bruxelles, lundi.

Cette décision, qui doit maintenant être transcrite juridiquement avant d'entrer en vigueur, ne concerne cependant pas la branche politique du Hezbollah, qui joue un rôle central dans le gouvernement sortant du premier ministre Najib Mikati.

Elle se traduira par un gel des avoirs des organisations liées à la branche militaire du Hezbollah, et par une interdiction de visas d'entrée pour les individus qui y sont liés. Identifier ses individus s'annonce cependant ardu.

L'inscription du mouvement chiite libanais Hezbollah sur la liste des organisations terroristes survient quelques semaines à peine après que l'implication des combattants du Hezbollah en Syrie au côté des troupes de Bachar Al-Assad eut été révélée au grand jour.

La décision de l'Union européenne se fonde toutefois plutôt sur le fait que le Hezbollah est fortement soupçonné d'avoir organisé un attentat sur son territoire, soit celui perpétré à l'aéroport de Bourgas, en Bulgarie, le 18 juillet 2012.

Le Hezbollah a toujours nié toute implication dans cette attaque, qui s'est soldée par la mort de cinq Isréaliens et de leur chauffeur.

Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne soutiennent que ces nouvelles sanctions ne l'empêcheront pas de « poursuivre le dialogue avec tous les partis politiques au Liban ».

Une décision hâtive, selon le gouvernement libanais

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Adnan Mansour, a cependant déclaré que la décision de l'UE était « hâtive » et susceptible de compliquer encore davantage la vie politique libanaise.

« Cela va à l'avenir gêner la vie politique libanaise, particulièrement si l'on considère les différentes sensibilités de notre pays. Nous avons besoin de resserrer les liens entre les partis au Liban, plutôt que de créer des problèmes supplémentaires », a-t-il dit.

Le gouvernement libanais avait demandé aux Européens de ne pas agir de la sorte, étant donné que le Hezbollah constitue une « composante essentielle de la société » libanaise.

Le Liban est déjà fortement secoué par le conflit syrien. Le Hezbollah, soutenu par les chiites, appuie le gouvernement du président Bachar Al-Assad, tandis que les sunnites appuient la rébellion.

« Nous ne pensons pas que cela affectera la stabilité du Liban », a néanmoins estimé le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, au sortir de la rencontre avec ses homologues européens.

Le Royaume-Uni, épaulé par la France et les Pays-Bas, cherchait depuis le mois de mai à persuader les autres pays européens de prendre cette décision.

« Il est bon que l'UE ait décidé d'appeler le Hezbollah pour ce qu'il est : une organisation terroriste » , a commenté le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Frans Timmermans. « Nous avons franchi une étape importante aujourd'hui en sanctionnant la branche militaire, en gelant ses actifs, en perturbant son financement et, ainsi, en limitant sa capacité à agir ».

« En inscrivant la branche armée du Hezbollah sur la liste des entités terroristes, l'UE fait simplement coïncider le droit avec les faits », a commenté le ministre français, Laurent Fabius.

Israël, qui a fait la guerre au Hezbollah à l'été 2006 et qui l'accuse de s'en prendre à des ressortissants ou à d'autres intérêts de l'État hébreu à l'étranger, s'est réjoui de la décision de l'Union européenne.

« Maintenant il est clair pour le monde entier que le Hezbollah est une organisation terroriste », a déclaré sa ministre de la Justice, Tzipi Livni.

Le Hezbollah est considéré comme une organisation terroriste dans son ensemble par Israël et Washington.

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