Un officier de police du Massachusetts vient de rendre publiques des photos inédites de l'arrestation de Djokhar Tsarnaev, accusé d'être l'un des auteurs des attentats de Boston qui ont fait trois morts et près de 200 blessés en avril dernier.
Le sergent Sean Murphy, photographe de la brigade d'intervention, a fait parvenir les clichés au Boston Magazine jeudi 18 juillet. Une décision motivée par la couverture polémique du magazine Rolling Stone qui montre Tsarnaev sous un angle "glamour", comme le dénoncent de nombreux internautes. Avec ses images, le policier a affirmé vouloir contrer le message du mensuel musical américain.
Les photos montrent Djokhar Tsarnaev sortant du bateau dans lequel il s'était caché pour fuir les autorités après la mort de son frère lors d'une confrontation avec les autorités qui avaient organisé une immense chasse à l'homme. On peut le voir les mains en l'air, le visage ensanglanté, le point rouge du viseur d'un tireur sur le front.
Dans le Boston Magazine, qui a par ailleurs promis qu'une "collection plus complète" de photos serait publiée dans le numéro du mois de septembre, le sergent Murphy déclare:
"En tant que professionnel des forces de l'ordre depuis 25 ans, je pense que l'image publiée par le magazine Rolling Stone est une insulte à quiconque ayant déjà porté un uniforme quel qu'il soit, policier ou militaire, et aux membres des familles qui ont perdu un être cher lors de l'exercice de ses fonctions."
Rolling Stone, de son côté, a défendu son choix de couverture du numéro du mois d'août. Des rédacteurs en chef ont affirmé dans plusieurs interviews qu'ils voulaient montrer que Tsarnaev -qualifié de "terroriste" et de "monstre" sur la couverture- ressemblait à quelqu'un de normal, malgré les accusations qui actuellement pèsent contre lui:
"Le fait que Djokhar Tsarnaev soit jeune et qu'il appartienne à la même tranche d'âge que beaucoup de nos lecteurs rend primordial que nous examinions les aspects complexes de ce drame afin de pouvoir mieux comprendre comment une telle tragédie a pu se passer", explique le magazine dans un communiqué.
Le sergent Murphy, pour sa part, risque gros pour cette prise de liberté. Le rédacteur en chef du Boston Magazine a d'ores et déjà expliqué dans un tweet que le policier avait été suspendu et qu'il n'était plus autorisé à parler aux médias.
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