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Où sont passés les monarques?

Où sont passés les monarques?

Certaines populations de monarques connaissent une diminution très marquée de plus de 90 % dans l'est du Canada, selon les relevés d'experts et de participants aux initiatives de science citoyenne.

Déjà cet hiver, des observations menées au Mexique montraient que le nombre de papillons qui y ont trouvé refuge avait chuté de 59 %, atteignant le niveau le plus bas des 20 dernières années.

Il s'agit d'un troisième déclin annuel consécutif pour ces papillons orange et noir qui quittent le Canada et les États-Unis afin de passer l'hiver dans les forêts de sapins qui trônent au sommet des montagnes au centre du Mexique. Un recul a donc été constaté au cours de six des sept dernières années. Il n'y a plus maintenant qu'un quinzième du nombre de papillons dénombrés en 1997.

Migration menacée?

Au printemps, les monarques remontent petit à petit vers le nord en traversant les États-Unis pour finalement arriver au Québec.

En 2012, tout au long de leur parcours, leur taux de reproduction avait considérablement diminué, car ils ont dû composer avec des températures extrêmes, une sécheresse record, des fleurs vides de nectar ainsi que des asclépiades (leur plante-hôte) beaucoup moins abondantes.

Selon l'Insectarium de Montréal, le Québec avait pourtant fait figure d'exception l'an dernier puisqu'il avait connu des conditions exceptionnellement favorables aux papillons, dont le monarque. Cela n'aura donc pas suffi à contrer les effets négatifs observés chez les populations du reste du continent.

Le retour vers le Mexique, à l'automne dernier, fut difficile. Durant l'hiver, les chercheurs ont constaté que l'aire d'hivernage des monarques couvrait seulement 2,14 hectares de forêt, une baisse de 60 % par rapport à la superficie de l'an dernier, qui était déjà nettement plus petite que la moyenne annuelle de 7 hectares.

De plus, le printemps 2013 a été marqué par des températures froides et des records de pluie. La reproduction des monarques qui reprenaient alors le chemin du nord a donc grandement diminué.

Les entomologistes s'inquiètent donc de l'avenir de la migration des monarques de l'est de l'Amérique du Nord et de son avenir.

Ce déclin de la population des monarques s'inscrit certainement dans une tendance statistique à long terme, selon eux, et ne peut plus être attribué à une combinaison d'événements annuels ou saisonniers.

La situation du papillon est un exemple frappant de l'impact des changements climatiques sur la biodiversité. Toutefois, il n'est pas impossible de voir les populations se stabiliser à l'avenir ni même reprendre de la vigueur, puisque les papillons sont habituellement des « champions » de l'adaptation.

Action citoyenne

L'équipe de l'Insectarium de Montréal est vigilante et observe de près l'évolution des populations du monarque au Québec. Elle rappelle aussi l'importance de développer une vision à l'échelle du continent pour mieux cerner les éléments qui menacent les monarques tout au long de leur parcours migratoire afin de mieux les protéger.

Les citoyens peuvent poser deux gestes concrets pour aider les papillons :

  • Partager leurs observations de monarques sur iPapillon.ca. Les données accumulées aident les chercheurs à mieux documenter l'impact des changements climatiques sur le nombre et la répartition des papillons.
  • Construire une oasis à monarques dans votre jardin ou sur votre balcon. Vous aiderez les monarques à se reproduire et à faire le plein d'énergie pour leur migration automnale. (http://espacepourlavie.ca/oasis-pour-les-monarques)
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