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«Galoff», des Chick'n Swell : un pot-pourri qui manquait de Chick (VIDÉO)

«Galoff», des Chick'n Swell : un pot-pourri qui manquait de Chick (VIDÉO)

Ce n'était pas un gala Juste pour rire traditionnel, mais les Chick'n Swell étaient entourés de plusieurs amis pour leur Galoff (« gala off »), qui était présenté mardi et mercredi soir, au Théâtre Jean-Duceppe de la Place des Arts, dans le cadre du festival qui bat actuellement son plein. Une soirée qui manquait toutefois de Chick; nous avons malheureusement trop peu vu Daniel Grenier, Francis Cloutier et Ghyslain Dufresne.

En effet, mis à part un numéro d'ouverture qui s'est joué presque entièrement derrière le rideau, les apparitions de nos trois joyeux lurons se sont faites rares et courtes. On en aurait pris beaucoup plus. Mais il faut saluer la générosité du groupe, qui désirait probablement laisser le plancher aux humoristes invités, tous issus de la relève. Le Galoff s'est donc avéré un sympathique pot-pourri de comiques aux styles plutôt uniformes, dont l'univers n'a rien à voir avec celui des Chick'n Swell. Tous donnaient en effet dans le stand-up conventionnel, et plusieurs ont abordé des sujets convenus.

La Franco-Ontarienne Katherine Levac a été la révélation de la soirée. D'un air monotone, la jeune femme, cynique et asociale, a débité des anecdotes faisant notamment état de sa difficulté à se lier d'amitié avec les autres filles. Le public a beaucoup ri de sa pizza lève-au-four de la discorde dans un souper de « poupées Bratz ». Il faudra surveiller de près cette Katherine Levac, elle pourrait briller dans un avenir rapproché.

Silvi Tourigny avait délaissé son personnage de «Carole aide son prochain» le temps d'un segment où, sautant du coq à l'âne, elle nous a entretenus des manies douteuses de certaines personnes (comme se traîner les pieds ou parler avec la bouche molle). Elle s'est moquée sans ménagement de La Poune dans une tirade pleine d'autodérision sur les roux, et a terminé en imitant une danseuse nue manquant quelque peu de motivation. Drôle, mais il manquait ce je-ne-sais-quoi qui aurait ajouté un peu de charme à l'ensemble.

On ne s'étendra pas sur le passage du surexcité Phil Roy, qui a tellement crié dans le micro que nos oreilles en demandaient grâce. L'ex-participant à l'émission Un gars le soir a le chic pour mettre les spectateurs dans sa poche, mais il devra apprendre à doser son énergie s'il ne veut pas devenir agressant.

De son côté, Francis Grenier tenait entre ses doigts un bon filon, celui du tabou des hommes qui n'aiment pas le sexe, mais ne s'y est malheureusement pas aventuré en profondeur. Il a surtout axé son propos sur la sexualité des couples versus celle des célibataires, et sur les différences entre les hommes et les femmes au lit. Son monologue n'a pas su éviter certains clichés.

« Pour les histoires d'un soir, il y a quatre types de femmes à éviter : la cheap, celle à l'hygiène louche, celle qui fait l'étoile et celle qui n'arrête pas de parler. Et celle qui les réunit toutes : la femme anglophone! », a-t-il déclamé en guise de finale, visiblement fier de lui-même.

Plus tôt, Pierre-Luc Pomerleau avait ouvert le bal avec de petites observations du quotidien. Ce qu'on retient principalement de sa prestation? Qu'il est dédaigneux et qu'il ne veut en aucun cas partager sa brosse à dents avec sa copine. Le garçon est attachant, même si sa proposition n'avait absolument rien d'original.

Mike Ward décoiffe

Les Chick'n Swell avaient réservé une surprise à leurs admirateurs. Mike Ward, qui ne faisait pas partie de la liste annoncée des participants au Galoff, s'est amené vers la fin de la fête et en a sans doute décoiffé quelques-uns (ou unes) avec ses blagues salées. Après avoir déclaré que Louis-José Houde était asexué, Mike a enchaîné en analysant la sexualité de ses grands-parents. C'est que son grand-père lui parlait sans gêne de ses érections (« venir sans érection, c'est comme essayer de sortir de la pâte à dents d'un tube vide ») et sa grand-mère, de ses fausses couches. « Ma grand-mère a fait une fausse couche et l'a gardé quand même. Aujourd'hui, cette fausse couche anime Le vrai négociateur, à LCN ! » La pauvre grand-mère a aussi vu son petit-fils se moquer de ses « lèvres qui pognent dans la chaîne quand elle fait du bicycle. » Bref, du Mike Ward à l'état pur, sans finesse ni subtilité, mais efficace.

Quand même pas inactifs dans leur propre spectacle, les Chick'n Swell ont offert une saynète du type « Le jour de la marmotte », où ils ont sans cesse revécu un retard de Francis Cloutier. Étourdissant, mais plein d'esprit. À deux reprises, Daniel Grenier est venu nous gratifier de chansons aux refrains très peu élaborés : « Pourquoi le drummer de Kiss se maquille en chat? » et « Je fais du vélo en tandem avec un gars que je connais pas ». Juste assez absurde pour faire s'écrouler de rire le parterre.

Les gars ont conclu leur événement avec une succession de petits tableaux illustrant différentes façons de faire l'amour : chez les terroristes, chez les astronautes, chez les mimes, chez les lecteurs de nouvelles, chez les chasseurs, dans les années 1980 (l'un avec une tête en cube Rubik, et l'autre, en cassette audio), chez les acrobates, chez les zombies et chez les magiciens. Le tout, dans un lit vertical, à l'aide de quelques accessoires et dans une rapidité surprenante. Un parfait portrait de leur imagination débridée.

Alors, la question se pose, désormais : à quand un gala Juste pour rire animé par les Chick'n Swell ?

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