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Mesure du bien-être: 1978 fut l'année la plus heureuse selon une étude de chercheurs australiens

Depuis 1978, tout va de plus en plus mal
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1978 est une année pleine de nostalgie. C'est aussi celle où le bien-être mondial a commencé à se dégrader irrémédiablement.

Voilà en tout cas la conclusion de chercheurs de l'Australian National University de Canberra, comme le rapporte le Daily Mail. Selon leur étude publiée dans la revue Ecological Economics, l'Indice de progrès véritable (GPI en anglais) dans le monde n'a fait que baisser depuis 1978, alors que le Produit Intérieur Brut (GDP en anglais) continuait à augmenter:

Pour en arriver à ce résultat, les chercheurs se sont basés sur des données collectées entre 1950 et 2003, dans 17 pays regroupant la moitié de la population mondiale. Un peu comme le Bonheur national brut, l'Indice de progrès véritable (IPV) qu'ils ont retenu fait partie des indicateurs alternatifs au Produit Intérieur Brut (PIB).

Théorisé dans les années 1980, l'IPV part du constat que le PIB est insuffisant, voire absurde pour mesurer la richesse d'une nation. Comme l'explique le Daily Mail, cet indicateur considère en effet que toute dépense est positive, y compris les coûts d'entretien après une catastrophe écologique comme une marée noire par exemple, tandis qu'il ne considère pas comme une richesse le bénévolat ou le fait de produire ses propres fruits et légumes.

A la consommation des ménages, l'IPV ajoute donc des activités non marchandes, explique le site Ecologie urbaine, c'est à dire qui ne reposent pas sur des échanges d'argent, avec "d'autres valeurs":

  • le travail domestique
  • les soins aux enfants et aux personnes dépendantes
  • le bénévolat
  • le temps libre passé en famille ou dans la collectivité

En contrepartie de ces richesses produites, l'IPV soustrait la valeur des richesses perdues:

  • les coûts environnementaux (pollution, réchauffement climatique, diminution des ressources naturelles)
  • les coûts sociaux (chômage, criminalité, accidents de la route, inégalités)

A partir de ces critères, les chercheurs concluent donc que la qualité de vie mondiale moyenne a en quelque sorte atteint son pic en 1978 et ensuite constamment décliné (à l'exception du Japon) dans les 17 pays étudiés. Cela tend à montrer qu'il n'y pas forcément de corrélation entre croissance économique et bien-être social et environnemental, puisque le PIB a continué d'augmenter en parallèle.

Des résultats à nuancer

L'IPV reste un indicateur contesté, étant davantage un complément qu'un substitut au PIB comme l'expliquent Forbes et le New Scientist.

Le magazine a interrogé Marianne Fay, économiste en charge du développement durable à la Banque mondiale, qui n'a "aucun doute" sur le fait que "la plupart des gens dans les pays en développement ont une meilleure qualité de vie aujourd'hui que dans les années 1970".

Jacqueline McGlade, professeur à l'University College de Londres, explique aussi que le taux de pauvreté dans le monde atteignait 42% au milieu des années 1990 et devrait être ramené à 15% en 2025, selon les projections, ce qui signifie que 500 millions de personnes devraient être sorties de la pauvreté en l'espace de 35 ans.

Mais l'Indice de progrès véritable (et donc le bien-être), est évidemment lié à l'économie réelle. Ce n'est pas anodin, 1979 fut marquée par l'arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher en Grande-Bretagne. En 1981, Ronald Reagan était élu président des États-Unis et deux ans plus tard, la gauche française prenait le tournant de la rigueur, dans un contexte de morosité et de chômage de masse.

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