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Espionnage : la France n'est pas en reste

Espionnage : la France n'est pas en reste

Alors que la France s'était montrée outrée par les récentes révélations sur un programme d'espionnage mené par les États-Unis, notamment sur des pays européens, Le Monde révèle que Paris détient son propre programme d'espionnage.

Selon une enquête du quotidien français, la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) espionne la totalité des signaux électromagnétiques émis par les ordinateurs et les téléphones dans l'Hexagone. « La totalité de nos communications est espionnée », peut-on lire sur le site Internet du journal.

Appels, messages textes, courriels, données Facebook et Twitter sont compilés et rendus accessibles aux principaux organismes de renseignement français, et ce, sans aucun contrôle.

Les milliards de signaux électroniques ainsi stockés constitueraient l'un des plus gros fichiers de données en Europe, après ceux des services secrets britanniques. Les données recueillies sont compressées et analysées.

« Il est possible de tout savoir sur une personne » sur la base de ses connexions électroniques stockées, estime le journaliste Jacques Follorou, du Monde.

À la différence du programme mis au grand jour par l'ex-analyste de la National Security Agency (NSA), Edward Snowden, ce sont les métadonnées qui sont collectées. Les objets et destinataires des courriels sont par exemple connus, mais pas leur contenu. Il en va de même pour les appels : les services de renseignements en connaissent la durée, la date, le lieu et l'identité des appelants. PRISM fournirait notamment à la NSA l'historique des recherches, le contenu de courriels, des fichiers transférés et des conversations en direct.

Autre différence avec le programme américain : le programme français n'a pas été officiellement reconnu.

La loi française ne prévoit rien pour le stockage massif de données. Le programme est « a-légal », dit un patron d'une des agences de renseignement, puisque l'utilisation des moyens de la DGSE par les institutions françaises n'est pas encadrée par la loi.

« La loi encadre certes strictement les interceptions de sécurité, autorisées par le premier ministre [] mais n'a en rien prévu un stockage massif de données techniques par les services secrets », expliquent les journalistes.

Ces révélations surviennent quelques jours seulement après que la France se soit montrée réfractaire à entamer dès la semaine prochaine les négociations sur un accord de libre-échange entre l'Union européenne et les États-Unis en raison des accusations d'espionnage de la NSA.

La Grande-Bretagne aussi

Les États-Unis apparaissent ainsi de moins en moins isolés en ce qui concerne leur programme de surveillance. Le quotidien The Guardian a révélé que la Grande-Bretagne espionnait des liaisons téléphoniques et informatiques transmises par câbles à fibre optique sous-marins entre les États-Unis et le Royaume-Uni et partageait de grandes quantités d'informations personnelles avec la NSA.

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