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Johnny Depp, Helena Bonham Carter, Armie Hammer: «The Lone Ranger», un western explosif (CRITIQUE/PHOTOS/VIDÉO)

«The Lone Ranger», un western explosif (CRITIQUE/PHOTOS/VIDÉO)
Courtoisie

Après le colossal succès au box-office de la saga des Pirates des Caraïbes (3,6 milliards de dollars de recettes), Johnny Depp s’engage à nouveau aux côtés du réalisateur Gore Verbinski et des studios Disney pour l’adaptation de The Lone Ranger, figure iconique de la culture populaire américaine incarnée par l’acteur du moment à Hollywood, le souriant Armie Hammer.

Prenez Robin des bois. Enlevez-lui ses longs collants ridicules et son chapeau à plume. Affublez-le ensuite d’un masque version Zorro style Far West américain, et vous voilà avec un Texas ranger au doux nom de John Reid. Devenu un peu kitsch avec le temps — il faut dire qu’il roule sa bosse depuis maintenant 80 ans —, The Lone Ranger a d’abord vu le jour sur les ondes radiophoniques dans les années 30, depuis maintes fois repris au petit comme au grand écran.

La dernière version en date est celle de Gore Verbinski, qui a décidé de lui donner une seconde jeunesse avec un western post-moderne, qui semble avoir été tourné sur le dos d’un mustang aux galops. Signalons au passage que le cinéaste avait déjà tâté du genre avec le très bon film d’animation Rango, un hommage abouti aux grands classiques du western hollywoodien.

Ainsi The Lone Ranger narre les aventures de John Reid (Armie Hammer), un défenseur de la loi à la poursuite du bandit Butch Cavendish (William Fichtner). Laissé pour mort lors d’une embuscade qui tue son frère et ses collègues, notre héros est secouru de justesse par Tonto (Johnny Depp), un Amérindien marginal aux allures de chamane. Accompagné par Silver, le fameux cheval blanc, le duo improvisé se lance alors sur les traces du criminel et de sa bande organisée.

Avec ce nouvel opus qui a coûté au bas mot 250 millions de dollars, le réalisateur utilise sensiblement la même recette que dans sa série Les Pirates des Caraïbes. La mer chaude des Antilles et les caravelles sont ici remplacées par les chemins poussiéreux des déserts de l’Ouest. Humour, action et romance sont donc au menu d’une intrigue parfois décousue, où se mêlent cascades en tout genre souvent peu crédibles et virées explosives aux cœurs des canyons rocailleux.

Mais, contre toute attente, le charme opère tant on prend plaisir à suivre les tribulations des deux personnages principaux qui doivent se supporter, en dépit de leurs nombreuses divergences d’opinions. Car il faut bien le dire, Johnny Depp excelle dans ce genre de rôle. Son personnage excentrique, coiffé d’un corbeau empaillé et doté d’un humour pince-sans-rire, est drôle à souhait, et néanmoins plus proche du touchant Edward aux mains d'argent que du flibustier Jack Sparrow.

Une performance qui jure avec le caractère austère et maladroit de son acolyte le justicier masqué, joué par un Armie Hammer en pleine forme. Un duo qui fonctionne à merveille, auquel on a pu ajouter sans risque les interprétations remarquées d’Helena Bonham Carter en rusée tenancière d’un bordel clandestin, et de Tom Wilkinson, en industriel sans scrupules.

La réussite de The Lone Ranger tient aussi sur les interrogations contemporaines que son récit estampillé «divertissement familial» tient malgré tout à soulever. Il y est question des droits territoriaux des Premières Nations bafoués par l’appât du gain, de la cupidité des hommes d’affaires et des relations malsaines entre le politique et le financier. Autant de malheureux sujets, toujours d’actualité, ici comme ailleurs.

The Lone RangerLe Justicier masqué – Buena Vista – Western – 149 minutes – Sortie en salles le 3 juillet 2013 – États-Unis.

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