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Les confidences du déménageur officiel du Canadien de Montréal

Les confidences du déménageur officiel du Canadien de Montréal

Si demain matin, Sidney Crosby était échangé des Penguins au Canadien, c'est Joseph Gagnon qui se rendrait à Pittsburgh pour déménager ses meubles et ses patins à Montréal. M. Gagnon est le président de Westmount Moving, déménageur officiel du Canadien depuis neuf ans. Il est souvent le premier contact des joueurs qui arrivent en ville et entre régulièrement dans l'intimité de leurs demeures. Entrevue avec un entrepreneur dont les camions vivent au rythme du hockey, de Moscou à Los Angeles.

Q : Est-ce que des joueurs du Canadien vont déménager le 1er juillet ?

Non. La grande majorité est propriétaire. Quand ils changent d'équipe, c'est surtout à l'automne et à l'hiver. Le seul qui pourrait bouger bientôt, c'est René Bourque, il n'a pas encore acheté de maison à Montréal. Tous ses meubles et ses affaires sont entreposés dans nos entrepôts.

Q : Où les joueurs du Canadien choisissent-ils de vivre ?

Surtout l'île des Soeurs, Westmount, le centre-ville ou Brossard.

Q : Est-ce qu'ils déménagent souvent ?

Ça fait partie de leur vie, c'est comme travailler dans l'armée. Ils ne doivent pas trop s'habituer à une ville parce qu'ils peuvent être échangés à tout moment.

Q : À quoi ressemblent les meubles d'un joueur du CH ?

Généralement, ce sont de gros meubles, comme dans Les Pierrafeu. Je peux vous dire qu'ils sont très lourds. On en prend soin. On ne jette pas ça dans le camion entouré de carton. On construit des boîtes en bois sur mesure.

Q : Quel est le joueur qui avait le plus de meubles ?

Saku Koivu! En terme de volume, c'était le plus gros. Quand il a signé aux Ducks, il nous a demandé de le déménager à Anaheim, en Californie, parce que l'équipe n'avait pas de déménageur officiel. Il a une femme, des enfants, ce sont des gens qui amassent beaucoup de choses, qui achètent beaucoup. C'était un beau déménagement. (Qui a coûté près de 50 000 $, selon nos informations).

Q : Qui paie pour déménager les joueurs à Montréal ?

C'est l'équipe. Je peux vous dire, les Canadiens sont très bien organisés. Quand les joueurs arrivent à Montréal, ils reçoivent un guide très épais avec la liste des écoles, des églises, des commerces... Parfois, d'anciens joueurs font appel à nos services, comme Jean Béliveau par exemple. Une fois, Andreï Markov nous a déjà demandé d'effectuer une livraison par conteneur depuis Moscou. Là, ce n'est pas le club qui a payé.

Q : Les déménageurs ont parfois de mauvaises surprises, comme des punaises de lit. Est-ce que ça vous arrive?

Non, pas de punaises de lit. En général, leurs maisons sont propres, très bien tenues. En neuf ans, je me souviens simplement d'une fois où la maison était vraiment en désordre. La salle à manger était tellement remplie de toutes sortes de choses qu'on ne pouvait même pas voir la table. C'est sûr qu'on voit parfois des choses intéressantes, mais je ne vous raconterai pas ça. C'est privé.

Q : Avez-vous quand même une anecdote à raconter ?

Quand on déménage les joueurs aux États-Unis, il faut une preuve d'emploi. Et souvent ce qu'on reçoit comme preuve, c'est un bulletin de paie. Tout le monde sait ce qu'ils gagnent, mais quand tu le vois noir sur blanc, tu te dis : « Oh mon dieu »!

Q : Depuis peu, vous êtes également déménageur officiel des Sénateurs d'Ottawa. Avez-vous une équipe favorite ?

Je suis un admirateur des Canadiens, mais je dois l'avouer, quand ils ne jouent pas bien, mes affaires roulent mieux parce qu'ils changent plus souvent de joueurs!

Propos recueillis par Thomas Gerbet

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