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Des anglophones choqués par une affaire linguistique dans un IGA

Des anglophones choqués par une affaire linguistique dans un IGA

Une cinquantaine d'anglophones ont manifesté devant un IGA de Saint-Lambert, sur la Rive-Sud, pour réclamer le respect de leur langue, vendredi soir. Cette mobilisation fait suite à un conflit linguistique qui secoue le commerce du boulevard Sir-Wilfrid-Laurier depuis quelques jours.

Un texte de Marie-Ève Maheu

CTV rapportait mercredi que la directrice des ressources humaines du magasin avait interdit à ses employés de parler en anglais entre eux, et ce, même durant leurs pauses.

Une ex-employée, Meaghan Moran, a enregistré une conversation qu'elle a eue avec sa supérieure. « Si on permet de parler dans toute autre langue que le français, ce que ça va faire dans la salle des employés, c'est un ghetto. Vous allez avoir un petit groupe d'Espagnols, un petit groupe d'Anglais [...] », a affirmé la gestionnaire.

Des propos qui ont choqué plusieurs membres de la communauté anglophone. Ils ont été nombreux à réagir sur les réseaux sociaux, notamment sur cette page Facebook qui invite les gens à boycotter le magasin.

« Quand je vois des choses comme ça qui se passent, je trouve ça bien triste que ces préjugés existent encore. Ça prend un gros geste pour dire que ce soit clair que ce n'est pas toléré », a affirmé un des manifestants, Kevin Fitzgibbon, de l'arrondissement de Saint-Hubert, à Longueuil.

Suspension de la gestionnaire

Après l'écoute de l'enregistrement, la propriétaire du magasin a suspendu sa directrice des ressources humaines pour une durée indéterminée. Elle a indiqué par communiqué qu'il n'existait aucune interdiction de parler anglais ou toute autre langue dans son magasin. Elle promet par ailleurs de s'assurer que tous ses gestionnaires en soient informés.

Mais pour les manifestants présents vendredi, c'est trop peu. Ils réclament le congédiement de la supérieure de Meaghan Moran. « On ne tolérera pas ce genre d'agissement, c'est ça qu'on veut dire aujourd'hui », a dit Antoinette Mercurio, vice-présidente du groupe Unity, qui défend les droits des anglophones.

L'Office québécois de la langue française confirme qu'il n'existe aucune loi interdisant à des employés de parler une autre langue entre eux.

Avec Lili Boisvert