Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

William Carrier : une question de poids

William Carrier : une question de poids

On a beau dire que la Ligue nationale est désormais accessible aux plus petits joueurs, en rappelant constamment les exemples de Martin St-Louis , David Desharnais et, peut-être dans quelques années, Brendan Gallagher, certaines idées sont tenaces.

Un texte de Guillaume Lefrançois

William Carrier, par exemple, croyait que malgré sa respectable charpente de 1,88 m (6 pi 2), il devait grossir, grossir et encore grossir pour faire sa place.

« J'étais à 215 lb il y a deux ans. L'an passé, j'ai complètement changé mon entraînement, j'ai commencé le cross-fit et je suis retombé à 192, raconte l'attaquant des Screaming Eagles du Cap-Breton. Une fois au camp, je me sentais mieux, et c'est peut-être pour ça que je visais une saison de 100 points. Tout le monde me disait que tu dois être gros pour jouer dans la Ligue nationale. Mais si tu te sens bien à 200 lb et que tu frappes, c'est correct. »

C'est donc dans ce corps de 200 lb que Carrier attendra patiemment, le 30 juin à Newark, qu'une des 30 équipes appelle son nom.

Carrier aurait bien aimé arriver au New Jersey avec une saison de 100 points comme carte de visite. Et avec 40 points à ses 24 premiers matchs en 2012-2013, l'athlète de Pierrefonds était certainement en voie de réaliser son objectif. Mais une entorse à la cheville l'a ralenti, pour finalement mettre un terme à sa saison le 14 décembre.

Avant d'abdiquer, Carrier a tenté de jouer malgré la douleur, la cheville enrubannée par le thérapeute. Mais il a fait un pivot de trop pendant un match...

« J'aurais aimé continuer pour l'équipe, surtout qu'on n'a pas participé aux séries pour la première fois en 15-16 ans », rappelle-t-il.

« Je l'ai seulement vu jouer trois fois en raison de sa blessure, mais il sortait du lot au Cap-Breton, explique Christian Bordeleau, dépisteur pour la Centrale de recrutement de la LNH. Il me fait penser à Patrice Bergeron. Il est bon dans toutes les zones, il fait tout. Et il ne jouait pas dans un environnement idéal, avec tous les changements. »

Rencontre (s) inattendue (s)

Cette blessure a mené Carrier dans une clinique de Montréal. Son agent, Gilles Lupien, a fait en sorte que son client soit notamment soigné par le Dr Mulder, également au service du Canadien et des Alouettes.

« Anthony Calvillo recevait des traitements pour son épaule à la même clinique. On guérissait ensemble!, raconte-t-il au sujet du quart des Alouettes.

« Je n'écoute pas trop le football, il n'écoute pas trop le hockey. Donc on jasait d'autre chose! On a plus parlé de Montréal, il me demandait comment était le Cap-Breton. Et j'ai eu droit à un autographe pour mon petit frère! »

C'était une première rencontre insoupçonnée par Carrier. L'autre est survenue en entrevue au camp d'évaluation de la Ligue nationale.

« Un des recruteurs autour de la table me demande : jouais-tu souvent au hockey dans la rue chez toi? Quand j'étais petit, j'étais toujours dans la rue en train de tirer dans un but, sur des autos, sur n'importe quoi! Il m'a dit : je te reconnais, j'ai habité sur ta rue pendant 15 ans! »

Malgré cette rencontre, Carrier n'a aucune idée où il aboutira au repêchage. Secrètement, il ne dirait pas non au Canadien, l'équipe qu'il a été voir jouer à plusieurs reprises au Centre Bell.

William Carrier en rafale

  • Équipe en 2012-2013: Screaming Eagles du Cap-Breton
  • Fiche : 16 buts, 26 passes, 42 points en 34 matchs
  • Classement : 18e patineur nord-américain selon la Centrale de recrutement de la LNH (14e à la mi-saison)
  • Taille : 1,88 m (6 pi 2 po)
  • Poids : 90 kg (198 lb)
  • Numéro : 28 (« Mon frère Alexandre est né le 28 mars et j'ai toujours été proche de lui. On a même joué ensemble au Cap! »)
Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.