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Les nouveaux tests de citoyenneté donnent du fil à retordre aux immigrants

Les nouveaux tests de citoyenneté donnent du fil à retordre aux immigrants

Un nombre croissant d'immigrants reçus ont du mal à compléter la dernière étape avant de devenir citoyens : passer l'examen de citoyenneté.

Le taux d'échec a bondi de manière significative depuis que Citoyenneté et Immigration Canada a introduit de nouveaux tests, plus difficiles, les 28 mars et 23 juillet 2012.

Selon des statistiques obtenues grâce à la Loi sur l'accès à l'information et diffusées par CBC News Network dans le cadre de l'émission Power & Politics, ce surtout les immigrants issus de la catégorie du « regroupement familial » qui, selon les analyses du ministère, possèdent en général un niveau d'éducation inférieur à ceux issus de la catégorie « économique », qui peinent à réussir les tests.

Par exemple, les immigrants ayant obtenu un diplôme de premier cycle universitaire ont vu décroître leur taux de réussite de 95 à 87 %, tandis que ceux ayant au mieux fait leurs études secondaires ont vu le leur passer de 70 à 55 %.

Les immigrants issus de la catégorie du « regroupement familial » sont des mères, des pères, des enfants ou des grands-parents d'immigrants qui se trouvent déjà au Canada. Comme ils immigrent généralement pour rejoindre leur famille, leur contribution potentielle à l'économie canadienne est jugée moins essentielle.

Le ministère reconnaît le problème et tente actuellement de trouver des solutions, mais les documents internes obtenus par CBC ne spécifient aucune mesure concrète pour y arriver. Le ministère compte néanmoins « faire part de cette différence de résultats aux différents groupes d'immigrants ».

Le ministre promet des deuxièmes chances plus rapides

Le 3 juin, le ministre Jason Kenney s'était engagé par voie de communiqué à offrir aux immigrants la possibilité de repasser ces tests à l'intérieur de quelques « semaines ». Actuellement, le délai pour avoir droit à une deuxième chance varie de plusieurs mois à deux ans, selon les avocats spécialisés en immigration interrogés par CBC.

« Le gouvernement du Canada est déterminé à perpétuer cette tradition du Canada qui consiste à faire en sorte qu'un grand nombre de résidents permanents acquièrent la citoyenneté, et cette amélioration en est une parmi d'autres qui ont récemment été apportées au processus de citoyenneté dans le but d'accueillir les nouveaux citoyens en temps opportuns », écrivait-il.

Dans un courriel transmis à CBC récemment, un porte-parole du ministère, Whitney Punchak, rappelle que le gouvernement a la responsabilité de s'assurer que les citoyens potentiels ont satisfait à toutes les exigences de citoyenneté, incluant la connaissance du Canada.

« Le test de citoyenneté évalue le degré de compréhension des valeurs et de l'identité canadiennes auprès des candidats, explique-t-il. Les questions de ce test sont basées sur le contenu d'un nouveau guide d'étude, Découvrir le Canada, qui se concentre plus largement sur l'histoire, l'identité et les valeurs du Canada. »

L'avocat Stephen Green, spécialisé dans les questions d'immigration, n'est pas surpris par ces taux d'échec croissants. Selon lui, les tests - qui ne sont pas rendus publics afin de ne pas encourager la fraude - sont « alambiqués » et « mal écrits ».

« Si on demandait à quelqu'un "Qui est le premier ministre du Canada", il saurait immédiatement quoi répondre, assure-t-il. Dans le test, on demande plutôt "Qui est en charge de la direction du parti au pouvoir et quel est son titre?". À mon avis, le test est mal conçu. Les gens connaissent les réponses, mais les questions sont trop ambiguës ».

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