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Agent orange : L'Ontario est « désolé »

Agent orange : L'Ontario est « désolé »

Le ministre ontarien des Richesses naturelles, David Orazietti, s'est dit « désolé », jeudi, que des travailleurs du gouvernement eurent été exposés à l'agent orange, alors qu'un rapport tant attendu sur l'utilisation de l'herbicide en Ontario a été dévoilé.

La province avait mis sur pied un comité en 2011 pour faire la lumière sur l'utilisation du produit chimique et ses conséquences sur la santé des travailleurs et du public.

L'agent orange, utilisé abondamment par l'armée américaine comme défoliant au Vietnam, a aussi servi au désherbage dans la province.

Le rapport confirme que « l'herbicide 2,4,5-T (acide trichlorophénoxyacétique [2,4,5-T]) a été utilisé durant les années 1950, 1960 et 1970 par les ministères et organismes gouvernementaux pour contrôler les plantes nuisibles et la broussaille ». Des équipes s'en servaient le long d'autoroutes et de lignes de transport d'électricité.

Le comité semble, toutefois, disculper l'Ontario.

Le comité ajoute que le ministère ontarien de l'Environnement a même pris des « mesures précoces ». L'Ontario a interdit l'utilisation de l'herbicide en 1980. Le fédéral a emboîté le pas seulement en 1985, a ajouté le ministre Orazietti. Par ailleurs, les municipalités étaient de plus grandes utilisatrices, conclut le rapport.

Le rapport admet que l'exposition en Ontario « excédait (de 6 à 7 fois) les seuils de sécurité » fixés par le comité, et ce, dans le cas de plusieurs centaines de travailleurs. Néanmoins, le comité est d'avis qu'il est « impossible de déterminer si l'exposition à l'agent orange a entraîné des effets sur la santé ».

Indemnisation?

Le docteur Leonard Ritter a présidé le comité indépendant d'enquête. Il avait aussi collaboré à l'enquête du gouvernement fédéral sur l'utilisation de l'agent orange à la base militaire de Gagetown, au Nouveau-Brunswick, durant les années 60.

Le fédéral y a compensé les militaires touchés par des problèmes de santé ainsi que leurs veuves.

Toutefois, le ministre ontarien des Richesses naturelles indique que la province n'a pas de plan d'indemnisation similaire pour l'instant. Il incite plutôt les travailleurs exposés à l'agent orange à communiquer avec la Commission de la sécurité professionnelle et de l'assurance contre les accidents du travail de l'Ontario.

Le député néo-démocrate, Gilles Bisson, affirme pour sa part que les personnes qui ont contracté une maladie liée à l'agent orange devraient avoir droit à une compensation.

La province a établi une ligne d'information pour la population en général (1-888-338-3364) ainsi qu'un numéro à appeler pour les travailleurs qui s'inquièteraient d'une exposition possible (1-800-387-0750).

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