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La source des fuites sur la surveillance d'Internet sort de l'ombre

La source des fuites sur la surveillance d'Internet sort de l'ombre

Un ancien technicien de la CIA âgé de 29 ans est à l'origine des fuites ayant permis au quotidien The Guardian de révéler l'existence d'un programme de surveillance hautement confidentiel mené par les services secrets américains, annonce dimanche soir le journal britannique.

La semaine dernière, le Washington Post et le Guardian ont révélé successivement l'existence de deux programmes secrets de la National Security Agency (NSA), l'Agence nationale de sécurité américaine.

L'un concerne la récolte depuis 2006 des données d'appels téléphoniques aux États-Unis par l'opérateur Verizon, et vraisemblablement d'autres opérateurs.

L'autre programme, appelé Prism, vise à obtenir des données qui circulent sur les plus importants services de courriels et réseaux sociaux, dont Gmail, Hotmail, Yahoo!, Facebook, Skype et Apple.

L'administration Obama et des élus au Congrès ont justifié la collecte d'informations téléphoniques par la NSA par la nécessité de pouvoir intercepter d'éventuelles communications entre terroristes.

Le Guardian dévoile l'identité de sa source

Dimanche, le Guardian explique que sa source, Edward Snowden, lui a demandé de révéler son identité.

« Je n'ai aucune intention de me cacher parce que je sais que je n'ai rien fait de mal », a déclaré Edward Snowden, qui est à Hong Kong depuis le 20 mai, dans un entretien publié sur le site Internet du journal.

Alors que les autorités américaines ont annoncé avoir lancé une enquête pour découvrir qui était à l'origine des révélations publiées par les médias la semaine dernière, l'ancien employé de la CIA reconnaît : « Je ne pense pas pouvoir revenir chez moi ».

Le quotidien britannique publie également sur son site un entretien vidéo avec Edward Snowden à visage découvert.

Ex-technicien à la CIA, Snowden travaillait depuis quatre ans à la NSA en tant qu'employé de divers sous-traitants, dont Dell ou Booz Allen Hamilton, son dernier employeur.

« Mon unique objectif est d'informer les gens de ce qui est fait en leur nom et de ce qui est fait contre eux », assure-t-il au Guardian.

Il y a trois semaines, il a donc quitté sa compagne alors qu'il menait une vie très confortable à Hawaii pour se rendre à Hong Kong avant la révélation de ses fuites, précise le quotidien.

« Je suis prêt à sacrifier tout cela parce que je ne peux, en mon âme et conscience, laisser le gouvernement américain détruire la vie privée, la liberté d'Internet et les libertés essentielles pour les gens tout autour du monde avec ce système énorme de surveillance qu'il est en train de bâtir secrètement », explique-t-il.

« Je n'ai aucune idée de ce que sera mon avenir », ajoute-t-il, disant espérer que Hong Kong ne l'extrade pas vers les États-Unis et envisager de demander l'asile à l'Islande, réputée pour soutenir « ceux qui défendent la liberté sur Internet ».

Washington enquête

Le département américain de la Justice a confirmé dimanche l'ouverture d'une enquête criminelle sur ces fuites. Les procureurs ne souhaitent toutefois faire aucun commentaire à ce sujet, a indiqué une porte-parole du département, Nanda Chitre, dans un courriel transmis à l'agence Reuters.

Le directeur du renseignement américain avait déjà annoncé l'ouverture d'une enquête lors d'un entretien accordé à ABC News. « J'espère que nous serons à même de retrouver qui fait cela, parce que cela cause de grands dommages à la sécurité de notre pays », avait déclaré James Clapper.

M. Clapper a assuré que la législation américaine donnait le droit au gouvernement de recueillir des informations auprès des fournisseurs d'accès à Internet concernant des étrangers vivant à l'extérieur des États-Unis. Samedi, il avait déclassifié un certain nombre d'éléments sur ces programmes de surveillance des communications.

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