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Le calme avant la tempête

Le calme avant la tempête

L'avant-dernier face-à-face entre Adonis Stevenson et Chad Dawson avant leur combat de samedi pour le championnat mondial WBC des mi-lourds n'a pas fourni les étincelles tant prisées par les amateurs.

Un texte de Jean-François Chabot

Les deux hommes ont fait preuve de beaucoup de réserve et de retenue pour faire de cet événement médiatique une séance d'échange de politesses et de petites flèches feutrées.

Même le soleil qui plombait lourdement dans la cour intérieure du resto-bar sportif du centre-ville n'est pas parvenu à mettre le feu aux poudres. En fait, c'est par promoteurs et entraîneurs interposés que les messages ont été passés.

De la bouche d'Yvon Michel, on a entendu la promesse du couronnement d'un nouveau champion. Son vis-à-vis Gary Shaw est convaincu que Dawson repartira de Montréal avec sa ceinture.

L'entraîneur Eddy Mustafa Muhammad a répété que Stevenson n'avait jamais affronté un boxeur de la trempe de Dawson.

En réplique à Yvon Michel, qui indiquait que Stevenson s'était déjà entraîné avec Jean Pascal et Lucian Bute, Shaw a eu cette riposte savoureuse : « Je possède une Ferrari. Je conduis parfois vite. Mais regardez bien le Grand Prix dimanche et je ne serai pas sur la grille de départ. Il y a une énorme différence entre l'entraînement et le fait de monter dans le ring contre Chad Dawson. »

Confiance, le mot-clé

En entrevue après la mise en scène officielle, Dawson a indiqué qu'il souhaitait prouver que Stevenson n'appartient pas vraiment à l'élite mondiale.

« Il n'a rien prouvé, il a même été mis K.-O. par un boxeur très ordinaire. Comparez nos parcours et il est clair qu'il n'est pas à sa place. Je le démontrerai clairement samedi soir. »

Dawson veut rétablir son statut. Pour lui et pour son équipe, sa déconvenue face à Andre Ward est attribuable à l'épuisement et à la perte de masse musculaire générée par le régime auquel il a dû se soumettre pour se battre à 168 lb chez les super-moyens.

La seule inquiétude avouée du clan Dawson est venue de Muhammad. Il craint le verdict des juges et le comportement de l'arbitre advenant un combat serré. Il en veut pour exemple le premier combat entre Lucian Bute et Librado Andrade.

« Superman » et son armure

« You're dead meat... » Voilà ce qu'a lancé Stevenson au visage de Dawson lors de la pose traditionnelle entre les deux boxeurs. Autrement, le Longueuillois dit s'être retenu pour ne pas le frapper tout de suite et risquer l'annulation du combat.

« Tu vois que c'est un gars qui a peur. Son entraîneur a fait du bon travail pour gonfler son moral. Quand la cloche va sonner samedi, il verra les choses autrement. »

Tout en admettant que Dawson représente le plus gros défi de sa carrière, Stevenson rappelle que l'Américain n'a pas affronté que de grosses pointures et qu'il faut bien commencer quelque part. « Là, c'est mon temps, ce n'est plus son temps. Là, c'est Superman time. »

Quant à la différence de taille, Stevenson dit qu'il a l'habitude d'affronter des boxeurs plus grands que lui. « J'ai une plus grande portée que lui (77 pouces contre 76). Dans le ring, les choses que tu veux faire et les choses que tu vois sont très différentes. Ça va être facile pour moi de travailler à l'intérieur et de travailler à ma guise. »

Le mot de la fin appartient à Yvon Michel. Il croit vraiment que même le réseau HBO souhaite une victoire de Stevenson.

« Ils ne le diront jamais comme ça parce que Dawson est leur champion. Mais ils ont imposé Stevenson à Dawson. Je suis convaincu qu'ils souhaitent une victoire spectaculaire de Stevenson, ce qui amènerait un nouveau souffle dans la division des mi-lourds. »

En attendant, seulement 4500 billets ont trouvé preneurs pour le gala de samedi au Centre Bell. Yvon Michel espère en vendre au moins 1500 de plus...

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