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Louise Lecavalier: l'hyperbole d'une âme en mouvement (ENTREVUE/VIDÉO)

Louise Lecavalier: l'hyperbole d'une âme en mouvement (ENTREVUE/VIDÉO)
Courtoisie

Deux ans après avoir présenté Children et A Few Minutes of Lock au public du FTA, la danseuse et chorégraphe Louise Lecavalier se prépare à danser So Blue,un solo endiablé et un duo/duel avec le danseur Frédéric Tavernini.

Jouée à Düsseldorf, Dresde, Turin et Salzbourg au cours de l’hiver dernier, la nouvelle création de Lecavalier a soulevé l’enthousiasme. Décrite comme une production qui ficèle les spectateurs à leurs sièges dès la première seconde, l’œuvre met en scène une interprète qui tourbillonne à travers la scène, courre, saute et se lance à ses extrémités, sans jamais quitter le public des yeux.

Quand on lui mentionne que les critiques ont parlé de la première partie du spectacle comme un solo périlleux, Louise Lecavalier admet qu’elle a toujours aimé les extrêmes, mais sans flirter avec le dangereux. « À travers les années, j’ai développé un immense respect du corps. Je n’ai pas envie de me saccager pour un spectacle. Je pousse mes limites de façon intelligente, je me défie avec les mouvements et je prends des risques que je peux prendre. Je ne cherche pas le spectaculaire à l’extrême. J’ai un bien plus grand intérêt pour les milliers de combats que les humains livrent avec eux-mêmes pour se dépasser. »

Back to black

En pleine recherche, la chorégraphe a associé ses premières impulsions à la couleur noir, envisageant nommer sa création Back to black. Lorsqu’elle a réalisé que la défunte chanteuse Amy Winehouse avait un album du même titre et que son propre travail allait au-delà de la partie sombre et contestataire de sa personne, Lecavalier a cherché autre chose. « J’avais envie d’une pièce qui va à l’essentiel, au lieu de se confiner à la révolte. Le bleu m’est venu en tête, mais ce n’était pas assez. Je voulais que ce soit plus que bleu, que cela dépasse la révolte, la joie et la peine. J’imaginais une pièce à l’image d’une âme hyper puissante, jamais calme et qui brûle continuellement. »

Le feu de la danseuse est cette fois accompagné par la musique de Mercan Dede, un D.J. alliant la transe et les accents moyen-orientaux. « Je l’ai découvert lorsqu’il faisait danser des milliers de personnes dans un festival en Italie. J’ai tout de suite été séduite par son côté percussif, ses super montées et ses plateaux obsessifs. »

Duo/duel

Après le solo des extrêmes, viendra le duo-duel avec Frédéric Tavernini, aux côtés de qui Lecavalier a déjà dansé dans Cobalt rouge. « C’est naturel pour moi de travailler avec lui. C’est comme si on se connaissait depuis toujours. Ses qualités sont différentes des miennes : il possède une fluidité et une souplesse auxquelles j’aspire. Sa grandeur me permet aussi de vivre un rapport tout à fait différent de ce à quoi je suis habituée. Quand je danse à ses côtés, les gens me voient encore plus fragile qu’à l’habitude. On joue là-dessus. »

Outre sa taille imposante, Tavernini possède une autre qualité que recherche la danseuse chez les interprètes-chorégraphes. « Il n’attend pas que lui donne tous les pas. Je montre les enchaînements, je regarde comment il les exécute et j’observe la variante qu’il apporte avec son esthétique. Puisqu’on n’est pas dans un combat d’égos, il n’y a pas d’histoire de possession de mouvements. On amène chacune des propositions initiales un peu plus loin. C’est une façon de travailler que j’adore. »

Après le FTA, Louise Lecavalier et Frédéric Tavernini présenteront So Blue en France, en Italie, en Allemagne et en Autriche, en plus de considérer une tournée en Amérique du Sud, en Israël et en Corée du Sud.

So Blue – 6 et 7 juin 2013

Théâtre Maisonneuve

EN VIDÉO:

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