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Turquie: La police turque disperse une manifestation pacifique (PHOTOS)

Turquie: La police disperse une manifestation pacifique (PHOTOS)
AP

ISTANBUL - La police antiémeute turque a eu recours aux gaz lacrymogènes et aux canons à eau, vendredi, pour disperser une manifestation pacifique de citoyens qui voulaient empêcher l'abattage d'arbres dans un parc d'Istanbul.

L'assaut des forces de l'ordre a provoqué une grande manifestation antigouvernementale dans le centre de la ville et le mouvement de colère s'est répandu dans d'autres localités du pays.

Les manifestants ont cependant eu gain de cause, du moins pour l'instant. Tard vendredi, un tribunal d'Istanbul a ordonné la suspension temporaire du déracinement des arbres.

La décision n'a pas empêché des milliers de personnes de se réunir dans différentes villes du pays pour dénoncer ce qu'ils estiment être la réaction excessive de la police et un gouvernement qu'ils jugent de plus en plus autoritaire.

La police a donné l'assaut au quatrième jour d'un «sit-in» contre un plan du gouvernement visant à restaurer la place Taksim, dans le centre d'Istanbul. Des policiers ont affronté des manifestants dans les rues du quartier, repoussant la foule avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau. Une épaisse fumée a envahi la place.

Douze personnes ont été transportées à l'hôpital pour soigner leurs blessures et au moins 13 personnes ont été arrêtées, selon le gouverneur d'Istanbul, Huseyin Guler.

Plusieurs manifestants ont été blessés quand un mur sur lequel ils étaient montés s'est effondré durant une poursuite policière. Au moins deux personnes, dont un journaliste, ont été blessées par des bombes de gaz lacrymogène. Deux députés de l'opposition ont été hospitalisées après avoir inhalé des gaz, a indiqué l'agence de presse privée Dogan.

En signe de solidarité avec les manifestants d'Istanbul, quelque 5000 personnes se sont rassemblées plus tard en soirée dans un parc de la capitale, Ankara. Les manifestants ont scandé des slogans antigouvernementaux et ont appelé à la démission du premier ministre Recep Tayyip Erdogan. La police a utilisé des gaz lacrymogènes pour repousser un groupe qui tentait de marcher vers le parlement.

Des milliers de personnes ont aussi manifesté à Izmir, la troisième ville de Turquie, où des affrontements ont opposé des policiers à un groupe qui lançait de pierres. D'autres manifestations semblables ont eu lieu dans une dizaine d'autres villes, selon les médias locaux.

Les manifestants d'Istanbul demandent que le parc Gezi, situé sur la place Taksim, soit protégé contre les projets de restauration, qui comprennent notamment la construction d'un centre commercial. Plusieurs en ont aussi profité pour dénoncer le premier ministre, qui semble de moins en moins disposé à faire des compromis.

La semaine dernière, le gouvernement a promulgué une loi qui restreint la vente et la publicité sur l'alcool, une décision qui a inquiété de nombreux Turcs laïques.

Plus tôt cette semaine, le gouvernement a donné le coup d'envoi de la construction d'un troisième pont contesté sur le Bosphore. Certains citoyens affirment que le pont détruira les rares espaces verts restants de la ville.

Le premier ministre Erdogan a minimisé les demandes des manifestants cette semaine, affirmant que le gouvernement irait de l'avant avec la restauration de la place Taksim, «peu importe ce qu'ils font». Le ministre des Forêts a assuré que la rénovation permettrait de planter plus d'arbres qu'il y en a actuellement.

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