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Québec somme le maire de Laval de s'expliquer

Québec somme le maire de Laval de s'expliquer

Québec somme le maire intérimaire de Laval, Alexandre Duplessis, de s'expliquer sur les allégations émanant de la commission Charbonneau à son sujet. Préoccupé par ces allégations, le ministre des Affaires municipales, Sylvain Gaudreault, étudie les possibilités qui s'offrent à lui pour assainir la situation à la mairie de Laval.

Le ministre dispose de trois options, soit le statu quo, l'administration provisoire et la tutelle.

  1. Le statu quo consiste à éviter d'intervenir et simplement à attendre la tenue des élections municipales qui auront lieu le 3 novembre prochain.
  2. L'administration provisoire est utilisée lorsque le conseil municipal n'a plus le quorum nécessaire à la gestion de la Ville.
  3. La tutelle est envisagée lorsque le conseil dispose du quorum, mais qu'il n'est plus en mesure de prendre les décisions nécessaires à la conduite des affaires courantes.

Alexandre Duplessis, tout comme la majorité des conseillers municipaux du parti Pro des Lavallois de l'ancien maire Gilles Vaillancourt, est éclaboussé par les révélations de l'ancien agent officiel du parti qui a témoigné devant la commission Charbonneau, jeudi. L'avocat Jean Bertrand soutient que la majorité des conseillers ont participé à un système de prête-noms servant à financer le parti de M. Vaillancourt.

Le ministre rappelle que le gouvernement a nommé deux vérificateurs à temps plein à Laval. « Tout est surveillé de très près à Laval », précise le ministre Gaudreault. « Mais, ce qu'on a entendu hier est de nature, évidemment, à nous troubler. »

La CAQ prône la tutelle, le PLQ le statu quo

Si le gouvernement étudie les possibilités qui s'offrent à lui, la deuxième opposition à l'Assemblée nationale, la Coalition avenir Québec (CAQ), a d'ores et déjà arrêté son choix sur la tutelle. Le chef de la CAQ, François Legault, estime que la gravité des allégations et la mise en cause de plusieurs personnes toujours liées à l'administration de la municipalité commandent cette mesure d'exception.

« Chaque jour nous apporte une nouvelle histoire d'horreur concernant l'administration de la Ville de Laval, avance M. Legault. Ce que nous avons appris ces dernières heures commande au gouvernement de poser un geste exceptionnel pour répondre à une situation devenue intolérable pour la population de la troisième ville en importance au Québec », a-t-il déclaré.

Le Parti libéral du Québec (PLQ) se fait plus nuancé. L'opposition officielle à l'Assemblée nationale rappelle qu'il s'agit d'allégations et qu'il faut donner le temps à la commission Charbonneau de faire son travail. Le PLQ veut éviter de sauter trop rapidement aux conclusions en soulignant que d'autres témoins viendront infirmer ou confirmer les allégations.

Le PLQ estime que les prochaines élections municipales de novembre prochain constitueront le verdict ultime dans ce dossier.

Quant à Québec solidaire, le parti croit que les citoyens de Laval seraient mieux servis par la mise sous tutelle de leur municipalité plutôt que par l'administration en place.

Alors que M. Duplessis a publié un communiqué jeudi indiquant qu'il ne commenterait pas les allégations, le ministre Gaudreault le somme de prendre la parole pour s'expliquer. « La première légitimité d'un élu municipal, un maire à plus forte raison, c'est devant sa population », a déclaré M. Gaudereault en entrevue à RDI. « Je pense que les Lavallois et les Lavalloises se posent des questions et sont en droit de connaître sa version. Ce n'est pas à moi de le dire. »

M. Gaudreault ne va toutefois pas jusqu'à demander à M. Duplessis de « réfléchir à son avenir », comme cela avait été le cas pour l'ancien maire de Montréal Gérald Tremblay quelques jours avant sa démission. Le gouvernement mise sur les prochaines élections pour assainir la politique municipale. « Il faut que les gens aillent voter en masse lors des prochaines élections municipales sinon on laisse le pouvoir à ceux qui veulent en profiter à [leurs] fins propres », conclut-il.

Dans la foulée des allégations, l'opposition à l'hôtel de ville de Laval a réclamé la démission de M. Duplessis.

Par ailleurs, ce dernier a annoncé vendredi qu'il annulait sa séance de clavardage prévue le même jour sur sa pace Facebook.

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