Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

La femen tunisienne demeure détenue

La femen tunisienne demeure détenue

Un tribunal tunisien a condamné, jeudi, une membre tunisienne du mouvement féministe Femen à une amende équivalant à 182 $ pour avoir été trouvée en possession d'un « objet incendiaire ». Elle reste détenue en attendant que des accusations plus graves soient portées contre elle.

Amina Sboui, aussi connue sous le pseudonyme d'Amina Tyler, s'est présentée devant la cour en souriant, vêtue d'une robe blanche.

À l'extérieur du tribunal, environ 200 manifestants, dont plusieurs musulmans conservateurs, scandaient des slogans contre la jeune femme, l'accusant d'avoir attaqué la ville de Kairouan et d'avoir insulté l'islam. Ils ont aussi scandé des insultes contre les avocats de la défense et les ont accusés d'avoir « souillé » l'image de la ville, un lieu de pèlerinage où se trouve la plus importante mosquée du pays.

Amina Sboui a scandalisé les Tunisiens en publiant sur Internet, en mars, des photos d'elle les seins nus. Sur son torse, elle avait écrit : « Mon corps m'appartient et n'est source d'honneur pour personne ».

Elle a ensuite été mise à l'abri par sa famille après que des musulmans conservateurs eurent proféré des menaces de mort, mais elle est réapparue le 19 mai à Kairouan, où elle a écrit « Femen » sur le mur d'un cimetière situé près de la principale mosquée de la ville. Elle a été arrêtée par la police alors qu'une foule en colère l'encerclait. Le même jour, la police a empêché un groupe ultraconservateur d'organiser sa conférence annuelle à Kairouan, provoquant des affrontements qui ont accru la tension autour de « l'affaire Amina ».

Devant la cour, l'accusée a expliqué au juge qu'elle avait reçu la bombe de gaz-poivre d'un journaliste étranger afin d'assurer sa protection personnelle et qu'elle la portait sur elle depuis deux mois.

Les procureurs ont annoncé qu'ils envisageaient de porter deux autres accusations plus graves, soit profanation d'un cimetière et offense à la morale publique, selon un avocat de la défense, Mokhtar Jannene. Amina Sboui comparaîtra de nouveau le 5 juin.

Ces deux autres accusations sont passibles de peines pouvant aller jusqu'à deux ans de prison.

Le père de la jeune femme était présent au tribunal et a exprimé son appui à sa fille.

« Je suis fière de ma fille qui a honoré les droits des femmes », a déclaré Mounir Sboui à l'Associated Press. « Ses actes étaient peut-être imprudents, mais c'est sa façon d'exprimer ses idées. »

Le cas d'Amina Sboui a attiré l'attention en Europe. Trois membres du groupe féministe ukrainien Femen, une Allemande et deux Françaises, ont manifesté les seins nus mercredi devant le ministère de la Justice à Tunis, appelant à la libération d'Amina. Elles ont été arrêtées et sont toujours détenues. Elles devraient comparaître devant un juge vendredi.

Associated Press

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.