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Dépenses du sénateur Duffy : l'opposition veut aller jusqu'au bout

Dépenses du sénateur Duffy : l'opposition veut aller jusqu'au bout

Tandis que les conservateurs se décident à faire appel à la GRC pour enquêter sur les pratiques irrégulières du sénateur Mike Duffy en matière d'allocations de dépenses, néo-démocrates et libéraux promettent de talonner le gouvernement de Stephen Harper pour faire la lumière sur ce scandale qui implique le bureau du premier ministre.

En conférence de presse mercredi, le chef de l'opposition officielle, Thomas Mulcair, a déclaré que justice doit être faite dans cette affaire et que son parti comptait s'en assurer.

« Ici, il s'agit d'une majorité de sénateurs conservateurs qui font un travail d'enquête sur d'autres sénateurs conservateurs. Ils siègent tous ensemble [...] M. Harper c'est leur patron. C'est lui et son bureau qui donnent les ordres », a fait remarquer le chef du Nouveau Parti démocratique.

Rappelons que le sénateur Mike Duffy a dû quitter le caucus conservateur après qu'on eut appris dans les médias que l'ex-chef de cabinet de Stephen Harper, Nigel Wright, a versé secrètement 90 000 $ au sénateur Duffy pour qu'il rembourse ses allocations de logement réclamées illégalement dans le cadre de ses fonctions de sénateurs.

« L'entente a été concoctée directement au bureau du premier ministre. Stephen Harper a simplement congédié son directeur du personnel [...] et il tente maintenant de nous faire croire que ce n'était qu'entre Nigel Wright et Mike Duffy », a déclaré M. Mulcair.

« Ça n'a strictement aucun sens. Il y a eu d'autres personnes d'impliquées et c'est ce que nous allons tenter de découvrir », a-t-il poursuivi.

Le chef de l'opposition s'est également dit mal à l'aise avec l'idée que le Sénat, qui coûte chaque année 100 millions de dollars aux contribuables canadiens, ne possède aucun système de reddition de compte.

La confiance du public à reconstruire, selon Justin Trudeau

Chez les libéraux, le chef du parti, Justin Trudeau, estime qu'il est important de restaurer la confiance des citoyens envers le Sénat.

« Il y a une nécessité de restaurer la confiance des Canadiens en une institution qui fait partie de notre démocratie. Les Canadiens ont perdu confiance dans les législateurs au Sénat. Nous nous devons d'être beaucoup plus ouverts et transparents », a déclaré M. Trudeau aux journalistes.

Se disant d'accord avec l'idée de vérifier les réclamations et les notes de frais des sénateurs, même rétroactivement, Justin Trudeau a lui aussi émis des doutes sur la version des conservateurs dans ce scandale.

« Un premier ministre qui ne sait pas ce qui se passe dans son propre bureau où son bras droit a payé un législateur [Mike Duffy] pour annuler ou camoufler une information gênante. Le fait que le premier ministre ait mis cinq jours à congédier son responsable du personnel est pour moi un indicateur qui justifie toutes les questions que se posent les Canadiens sur cette affaire », a déclaré Justin Trudeau.

Alors que les révélations se multiplient ces derniers jours sur les pratiques de double facturation ou de réclamation injustifiées d'allocations de logement par le sénateur Duffy, les conservateurs estiment maintenant que ces nouvelles informations justifient un appel à la GRC dans ce dossier. Il y a quelques jours à peine, le gouvernement estimait pourtant que ce n'était pas nécessaire.

Les conservateurs maintenaient alors que les enquêtes entreprises par la commissaire fédérale et la conseillère sénatoriale en matière d'éthique suffisaient.

Ce scandale a également mis en lumière d'importantes lacunes dans le système de vérification et de contrôle des dépenses au Sénat.

Lors de la période des questions à la Chambre des communes, le premier ministre Harper a répliqué aux questions et attaques de ses adversaires néo-démocrate et libéral en évoquant la tentative de corruption par le maire de Laval dont Thomas Mulcair avait été la cible, lorsqu'il était en politique provinciale, et l'enquête en matière d'éthique dont fait l'objet la sénatrice libérale Pana Merchant, dont le mari a transféré 1,7 million de dollars dans une fiducie des îles Cook.

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