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Les gais pourront donner du sang sous certaines conditions

Les gais pourront donner du sang sous certaines conditions

Certains hommes qui ont déjà eu une relation sexuelle avec un autre homme pourront dorénavant donner du sang au Canada, mais d'importantes restrictions demeurent.

La Société canadienne du sang et Héma-Québec ont annoncé mercredi que Santé Canada avait approuvé leur demande de modifier l'interdiction à vie de donner du sang pour les hommes ayant eu une relation homosexuelle.

Lorsque la nouvelle politique entrera en vigueur en juillet, les hommes qui n'auront pas eu de relations homosexuelles au cours des cinq dernières années pourront donner du sang.

Plusieurs autres pays permettent déjà aux homosexuels « actifs » de donner du sang, et la période d'attente y est souvent plus courte.

Au Royaume-Uni et en Australie, par exemple, les donneurs de sang potentiels doivent attendre un an après leur dernière relation homosexuelle; en Afrique du Sud, cette période est de six mois.

Ceux qui avaient fait campagne pour le changement de la réglementation au Canada demandaient une période d'attente d'un an.

Certains pourraient être d'avis que la période d'attente de cinq ans est encore trop longue, a reconnu Dana Devine, vice-présidente aux affaires médicales et scientifiques de la Société canadienne du sang, qui gère l'approvisionnement hors Québec.

« Toutefois, compte tenu de l'historique du système d'approvisionnement en sang au Canada, nous le considérons comme une première étape prudente », a-t-elle déclaré, soulignant que l'organisme réviserait la politique.

Chez Héma-Québec, le vice-président aux affaires médicales, le Dr Marc Germain, a expliqué que les données scientifiques récentes et les progrès en matière de sécurité transfusionnelle ont permis la levée de l'interdiction.

« Un tel changement est scientifiquement justifié et ne mettra aucunement en péril le très haut niveau de sécurité des produits sanguins », a-t-il déclaré.

Héma-Québec a rappelé que la possibilité de transmission du VIH par transfusion est extrêmement faible, soit de l'ordre de 1 sur 30 millions au Québec. La modification maintiendra cette probabilité au même niveau, a soutenu l'organisme.

Un lourd antécédent

L'ombre du scandale du sang contaminé au Canada a plané sur les discussions pour modifier les règles de dons de sang, qui ont duré plusieurs années.

Pendant les années 1980, avant que la Croix-Rouge ne commence à tester les dons de sang pour détecter le VIH, des centaines de Canadiens ont été infectés par le virus du sida ou de l'hépatite C.

Suivant la recommandation de la commission d'enquête Krever sur l'approvisionnement en sang au Canada, la Croix-Rouge a perdu la responsabilité de la gestion de la réserve de sang au Canada. La Société canadienne du sang et Héma-Québec ont repris ce rôle.

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