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Il y a dix ans, la vache folle au Canada

Il y a dix ans, la vache folle au Canada

Il y a dix ans, le premier cas de vache folle au Canada était découvert, en Alberta. La crise qui s'est ensuivie a terrassé une industrie bovine qui ne s'est toujours pas totalement remise.

Le 20 mai 2003, un premier et seul cas d'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), communément appelée la maladie de la vache folle, a été rapporté dans un troupeau de l'Alberta. L'annonce a fait vaciller une industrie générant un chiffre d'affaires annuel de quelque 7,5 milliards de dollars. Dans la foulée, une trentaine de pays, dont les États-Unis, ont décrété un embargo sur le boeuf canadien.

La crise mène à une consolidation de l'industrie

Actif dans l'industrie depuis 25 ans, d'abord comme éleveur puis comme spécialiste en marketing, Randy Kaiser affirme aujourd'hui que deux joueurs étrangers dominent la majorité du bétail exporté par le Canada : Cargill et JBS USA. Cette consolidation en mains étrangères trouve son origine dans la crise de la vache folle, ajoute l'ancien président de la Fédération d'exportation du boeuf canadien, Ted Haney.

Avant 2003, l'industrie était en pleine croissance. Tous les efforts d'expansion se sont toutefois arrêtés lorsque les frontières ont été fermées au boeuf canadien, faisant plonger son prix et diminuer le bétail. L'industrie a tenté de s'ajuster, en n'exportant plus des vaches, mais de la viande déjà découpée. Partout au Canada, des projets d'abattoirs locaux ont été lancés.

Cependant, tous ont échoué, relate M. Haney, « à cause d'un accès tardif au marché, à cause de l'inhabilité du Canada à générer autant de revenus dans le monde que ses compétiteurs des États-Unis et d'ailleurs ». Encore aujourd'hui, des restrictions à l'exportation s'appliquent au boeuf canadien, et l'industrie souffre encore de la crise.

L'espoir subsiste

Malgré tout, des projets germent partout en Alberta. Avec deux partenaires, Randy Kaiser travaille à la création d'une chaîne de production entièrement canadienne, allant du producteur à l'exportateur. Selon lui, la clé du succès réside dans le fait de ne pas offrir le même boeuf que les géants agroalimentaires.

Le fondateur de la Canadian Beef Alliance veut offrir ce que les marchés étrangers comme la Chine, la Russie et l'Union européenne demandent; un boeuf sans hormones, sans antibiotiques et sans ractopamine, un médicament utilisé pour rendre l'animal plus maigre.

Le projet n'est pas sans difficulté, mais il y croit, car c'est la seule façon, selon lui, de redonner du pouvoir à l'éleveur canadien et du choix au consommateur.

D'après un reportage de Tiphanie Roquette, à ne pas manquer dès le lundi 20 mai dans le cadre d'une série sur les dix ans de la crise de la vache folle.

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