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Site de rencontres pour détenus: PrisonMatch, le concept innovant des suédois

Envie de vous encanailler? Direction le site de rencontres pour détenus
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PRISON - Un site de rencontre pour les détenus? C'est le concept du site suédois PrisonMatch qui propose de mettre en contact des personnes incarcérées avec des célibataires de l'extérieur. Déniché par Courrier international et repris par le site des Inrocks, cette initiative lancée tout début 2013 montre l'avancée des Suédois en matière de prison.

Le site fonctionne en assumant le rôle du messager. Les prisonniers ne pouvant accéder à internet en détention, PrisonMatch se propose d'écrire les messages électroniques à la place des détenus et de leur transmettre les réponses par courrier. Puis le service de probation et d'insertion décident de l'éventualité d'une rencontre.

Par ailleurs, "le site est géré par des règles strictes", assure la fondatrice Valbona Demiri dans un entretien accordé au quotidien suédois Göteborgs-Posten. Les condamnés pour viol ou pédophilie ne sont pas acceptés. En revanche aucun problème pour les meurtriers. "Nos membres ont tous plus de 18 ans, et si l'on sélectionne un meurtrier, c'est un choix délibéré", détaille Valbona Demiri.

Gratuit pour l'extérieur, payant pour les détenus

Un peu comme dans certaines boîtes de nuit, les conditions ne sont pas les mêmes pour tous. Ainsi, les personnes incarcérées doivent s'acquitter d'un droit d'entrée de 200 euros par an pour participer à l'expérience PrisonMatch alors que les autres accèdent au site gratuitement.

En attendant, le site peine à décoller. Sur Twitter, le compte PrisonMatch compte seulement 9 abonnés et sur Facebook, 10 personnes sont amis avec la page dédiée au site.

"Une nouvelle façon de se faire des contacts en prison! Rendez-vous sur PrisonMatch, vous êtes tous les bienvenus!"

Quant au site PrisonMatch lui-même, il compte pour l'instant 16 membres cherchant l'âme soeur:

"Les détenus ne sont pas vraiment des Justin Bieber"

En Suède, le site rencontre pas mal de critiques. Interrogé par le Göteborgs-Posten, le criminologue suédois, Leif G.W. Persson s'interroge sur la pertinence du concept. Dans un pays qui compte un peu plus de 6.000 prisonniers pour une population de 10 millions de personnes, l'expert se demande pourquoi des personnes en liberté iraient chercher leur bonheur en détention. "Ce ne sont pas vraiment des Justin Bieber qui sont incarcérés".

La créatrice du site rétorque que "nous cherchons tous désespérément l'amour, que nous soyons en liberté ou en prison." Et selon elle, "un certain nombre de personnes dépassent la barrière de la prison, quand il s'agit de rencontrer quelqu'un".

Si la Belgique a lancé un concept similaire, en France l'expérience n'est pas encore sur les rails. En 2010, l'administration pénitentiaire s'était inquiétée du profil d'un détenu sur un site de rencontre. Comme le raconte Europe 1, le personnel avait peur que ce dernier ne prépare une évasion.

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