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Mastectomie préventive : un choix courageux qui ne fait pas l'unanimité

Mastectomie préventive : un choix courageux qui ne fait pas l'unanimité

La décision de l'actrice américaine Angelina Jolie de subir l'ablation de ses deux seins par mesure préventive suscite des réactions jusqu'à Québec. Dans une lettre publiée ce matin dans le New York Times, la vedette confie avoir subi une double mastectomie parce qu'elle est porteuse d'un gène qui fait bondir ses risques de contracter un cancer jusqu'à 87 %. Ce choix bien que très courageux ne fait pas l'unanimité.

À Québec, Kathleen Gendron, une mère de 52 ans, qui a survécu à trois cancers du sein, a déjà refusé la mastectomie de ses deux seins de façon préventive. Elle venait d'apprendre qu'elle était porteuse du gène BRCA1, exactement le même qu'Angelina Jolie. Elle jugeait la chirurgie trop radicale.

« Pour moi, ce n'était pas une question de féminité. On ne s'enlève pas une jambe pour différentes raisons comme on ne se fait pas arracher un bras pour une autre raison. Pour moi, c'est la même chose. On ne se fait pas enlever un sein parce qu'on est susceptible de développer un cancer du sein », soutient Kathleen Gendron, qui a finalement accepté l'ablation préventive d'un de ses seins l'an dernier.

La mère de deux enfants voit néanmoins de bons côtés à la médiatisation du cas d'Angelina Jolie. C'est un exemple de courage et une sensibilisation planétaire à la maladie. Elle espère toutefois que les femmes concernées prendront leur décision et ne seront pas influencées par la décision de l'actrice.

« Ce matin, c'était comme si toutes les femmes devaient se faire enlever les seins pour ne pas avoir de cancer. Pour moi, c'est démesuré. Ce n'est pas démesuré de le faire parce qu'elle est porteuse génétique, mais c'est peut-être démesuré d'avoir peur de développer un cancer du sein quand la recherche nous permet maintenant d'y survivre à 80 %. Avant c'était l'inverse », précise-t-elle.

L'ablation préventive d'un sein est une option présentée dans des cas bien précis. « Les femmes qui le font sont celles qui ont des enfants, celles dont les cancers sont très agressifs dans la famille », explique Dre Jocelyne Chiquette du Centre des maladies du sein Deschênes-Fabia de Québec. C'est d'ailleurs pour ces raisons qu'Angelina Jolie dit avoir opté pour la mastectomie.

C'est aussi une décision personnelle qui doit être très réfléchie par les femmes. « On les challenge un peu avant d'être opéré. Elles voient le psychologue, elles voient le chirurgien plastique. On leur demande d'y réfléchir quelques mois, de ne pas prendre la décision sur un coup de tête parce qu'il n'y a pas de retour en arrière une fois que c'est fait », poursuit Dre Chiquette.

La médecin aussi croit que la sortie publique de l'actrice peut aider les femmes concernées à accepter cette situation. « C'est quelqu'un à laquelle les femmes peuvent s'identifier et qui va garder sa féminité quand même », dit-elle.

Environ 5 à 10 % des femmes qui ont le cancer du sein sont porteuses d'un gène à risque, comme le BRCA. Au pays, environ 23 000 femmes par année optent pour une mastectomie préventive ou non afin de lutter contre la maladie.

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