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Corée du Nord : un Américain condamné à 15 ans de travaux forcés

Corée du Nord : un Américain condamné à 15 ans de travaux forcés

Un Américain d'origine coréenne a été condamné à purger une peine de 15 ans de camp de travail pour « actes hostiles » contre le régime communiste de la Corée du Nord, a annoncé jeudi l'agence officielle KCNA, principal canal de diffusion de la propagande nord-coréenne.

Pae Jun-Ho, dont le nom américain est Kenneth Bae, avait été arrêté le 3 novembre dernier dans la ville portuaire de Rason, dans le nord-est du pays. Son procès a eu lieu le 30 avril.

Selon des médias sud-coréens, il été appréhendé alors qu'il voyageait avec plusieurs touristes, dont l'un aurait été en possession d'un disque dur d'ordinateur contenant des enregistrements d'exécutions de dissidents. D'autres sources rapportent que l'Américain aurait pris des photos jugées « sensibles ».

L'agence KCNA avait déclaré en fin de semaine qu'il avait « avoué les délits d'avoir entretenu de l'animosité contre la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et tenté de renverser » le régime, ajoutant que « les charges » retenues contre lui « ont toutes été corroborées par des preuves ».

« La Cour suprême l'a condamné à 15 ans de travail forcé pour ce crime », a indiqué KCNA, sans toutefois préciser les chefs d'accusation déposés contre lui.

Les États-Unis ont demandé sa libération immédiate. « La santé physique des citoyens américains est une priorité absolue pour nous. Nous appelons la RPDC à libérer Kenneth Bae sans délai pour raisons humanitaires », a déclaré lundi un porte-parole du département d'État, Patrick Ventrell.

Washington suit la situation par l'entremise de l'ambassade de Suède à Pyongyang, qui agit pour leur compte « sur les sujets impliquant des citoyens américains en Corée du Nord », car Washington ne dispose pas de représentation diplomatique dans le pays.

Une monnaie d'échange?

« Comme elle l'a fait par le passé, la Corée du Nord a démontré son intention d'utiliser Kenneth Bae comme d'une monnaie d'échange », estime un chercheur de l'Institut de recherche Sejong basé à Séoul, Cheong Seong-chang.

Le professeur à l'Université des études nord-coréennes de Séoul, Yang Moo-Jin, affirme toutefois que « la situation diplomatique et militaire est si tendue que les États-Unis ne devraient pas changer radicalement leur position ni proposer de renouer le dialogue avec la Corée du Nord uniquement pour sauver ce type ».

Plusieurs ressortissants américains ont été interpellés en Corée du Nord au cours des dernières années. Et leur libération est survenue au terme de plusieurs mois de négociations.

En 2009, deux journalistes américaines, Laura Ling et Euna Lee, avaient été condamnées à 12 ans de prison pour avoir franchi la frontière depuis la Chine. L'ex-président Bill Clinton avait dû se rendre à Pyongyang pour obtenir leur libération.

En 2010, l'ex-président américain Jimmy Carter avait aussi obtenu la libération de Aijalon Mahli Gomes, condamné à huit ans de travaux forcés pour les mêmes raisons.

Cette nouvelle condamnation survient dans un contexte de vives tensions dans la péninsule coréenne depuis le tir réussi en décembre d'une fusée considérée par Séoul et ses alliés comme un missile balistique, suivi d'un troisième essai nucléaire en février, puis de nouvelles sanctions votées par le Conseil de sécurité de l'ONU.

La tension n'a cessé de monter au cours des derniers mois entre la Coré du Sud, défendue par les États-Unis, et la Corée du Nord, dirigée d'une main de fer par le dictateur Kim Jong-un.

Un réacteur nucléaire pourrait bientôt démarrer

Par ailleurs, des chercheurs de l'Institut « US-Korea » de l'Université John Hopkins, à Washington, ont indiqué mercredi que la Corée du Nord pourrait commencer à faire fonctionner un réacteur nucléaire à eau légère « dans les prochaines semaines ».

Ils ont affirmé que des images satellites prises au cours des deux derniers mois montraient que Pyongyang finalisait des travaux à l'intérieur du réacteur, après avoir terminé sa construction.

Neuf mois à une année seront toutefois nécessaires pour que la centrale devienne complètement opérationnelle, ont précisé les chercheurs.

Le réacteur pourrait fournir de l'énergie pour la Corée du Nord, pauvre en ressources, mais également servir à produire du plutonium pour fabriquer des armes nucléaires.

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