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Démission de Gérald Tremblay: Jean-François Lisée n'a aucun regret

Démission de Gérald Tremblay: Jean-François Lisée n'a aucun regret
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QUÉBEC - Satisfait d'avoir poussé Gérald Tremblay vers la sortie, le ministre responsable de la métropole, Jean-François Lisée, est resté de glace mardi devant l'amertume de l'ancien maire de Montréal.

En point de presse, M. Lisée n'a exprimé aucun regret d'avoir invité M. Tremblay l'automne dernier à «s'interroger sur sa capacité à diriger une grande ville comme Montréal».

Au contraire, il a rappelé que lui et la première ministre Pauline Marois en étaient arrivés à la conclusion «que M. Tremblay n'avait plus la crédibilité politique» pour tenir la barre de la métropole.

«Je pense que la première ministre et moi avions une responsabilité envers tous les Montréalais et les Québécois au sens large, c'est la plus grande ville (du Québec). Nous avions la conviction, comme énormément de Montréalais, que M. Tremblay n'avait plus la crédibilité politique pour diriger la ville», a-t-il relaté.

Poussé au pied du mur par des allégations de financement illégal et de corruption visant son parti, Union Montréal, le maire Tremblay a annoncé sa démission le 5 novembre dernier.

Lundi, devant la Commission Charbonneau, M. Tremblay, amer, a reproché à Mme Marois et à son ministre Lisée de l'avoir abandonné en pleine tourmente sans même se donner la peine de lui demander sa version des événements.

En marge d'une réunion du caucus péquiste, M. Lisée a fait comprendre que les états d'âme de l'ancien maire n'émeuvent pas le gouvernement du Québec.

«Nous sommes contents d'avoir participé à sa décision de se retirer», a-t-il dit, parlant au nom de la première ministre et en son nom personnel.

L'administration qui a succédé à M. Tremblay, celle de Michael Applebaum, n'échappe pas aux critiques du ministre, loin de là.

M. Lisée a invité le conseil municipal à «réfléchir» sur le bien-fondé de la décision de bannir pour cinq ans du marché montréalais, sur la seule base d'un passage devant la Commission Charbonneau, les firmes de génie-conseil qui ont admis avoir trempé dans la collusion. La firme Dessau est la première touchée par cette politique de gestion.

Aux yeux du ténor du gouvernement péquiste, il importe de «trouver une façon de tenir pour responsables les gens qui ont commis des gestes illégaux» sans mettre en péril «toute une industrie».

«J'appelle nous-mêmes et Montréal à la réflexion sur cette question. Il faut réfléchir à faire la distinction entre les responsables et les entreprises, plus largement. Pour l'instant, je n'ai pas l'impression qu'on a la méthode optimale, alors je les appelle à la réflexion», a-t-il soulevé.

En Chambre, pendant la période des questions, la première ministre Marois a également pris ces distances de la décision du maire Applebaum.

La Commission Charbonneau «n'est pas un procès» qui désigne des coupables, a-t-elle relevé.

En vertu de la loi 1, les entreprises doivent être évaluées par l'Autorité des marchés financiers (AMF) pour s'assurer de l'intégrité de leurs dirigeants.

Or, «on ne peut pas à ce moment-ci présumer de la culpabilité prouvée des personnes qui passent devant la commission. Alors, moi, je crois que la justice doit suivre son cours. (...) Ce n'est pas parce que quelqu'un passe devant la Commission Charbonneau que je présume qu'il est coupable, que le procès a eu lieu», a dit Mme Marois.

De son côté, le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, a exhorté le gouvernement à intenter «immédiatement» des poursuites civiles contre les entreprises fautives «avant qu'elles ne puissent recommencer à avoir des contrats publics».

«Ce que je demande à la première ministre, c'est d'avoir du leadership et d'aider les municipalités à entreprendre des poursuites civiles pour qu'on récupère l'argent qu'on s'est fait voler, des centaines de millions», a-t-il lancé.

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Gérald Tremblay

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