Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Bahreïn : la protestation ne s'essouffle pas

Bahreïn : la protestation ne s'essouffle pas

À Bahreïn, les opposants au régime profitent de la tenue du Grand Prix de formule 1 pour faire connaître les revendications qu'ils portent depuis plus de deux ans.

Entre 2000 et 3000 manifestants ont ainsi défilé jeudi à Karzakkan, un village proche du circuit de Sakhir, au sud-ouest de Manama, la capitale.

Ils demandaient la libération des détenus politiques et brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « la démocratie est un droit ».

« À bas Al-Khalifa! » scandaient les protestataires, visant la dynastie royale qui règne sur ce minuscule royaume peuplé majoritairement de chiites.

Des affrontements ont eu lieu également autour de plusieurs villages chiites de la périphérie de Manama, ont indiqué des témoins.

Les manifestants scandaient « Non à la formule 1 du sang » ou « Votre course est un crime ». Les forces de sécurité ont dispersé les protestataires à coups de gaz lacrymogène et de bombes assourdissantes. Des manifestants ont répliqué par des jets de pierre et des cocktails Molotov, selon les témoins. Par ailleurs, plusieurs axes routiers ont été bloqués par les manifestants.

Le parti chiite Al-Wafak a appelé pour sa part à une manifestation vendredi.

Human Rights Watch critique les organisateurs

L'organisation Human Rights Watch (HRW) a jugé que la compétition était devenue « source de mécontentement populaire » et a dénoncé une vague d'arrestations « arbitraires » de militants de l'opposition.

Selon le ministère de l'Intérieur, six « suspects » ont été arrêtés.

HRW a déploré le silence des organisateurs du Grand Prix face aux « abus en matière de droits de l'homme qui semblent être directement liés à la course ».

L'ONG estime que le régime au Bahreïn « refuse ou est incapable d'introduire des réformes significatives ».

« Les responsables qui se soucient de F1 doivent tenir compte des souffrances humaines et de la répression qui entachent leur sport », conclut l'ONG.

À l'instar d'autres pays arabes, Bahreïn a connu un important soulèvement populaire en 2011. Mais la contestation a été mâtée par le régime avec l'aide militaire de l'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis.

Cependant, les opposants ont continué à réclamer des réformes depuis deux ans.

Le Grand Prix avait été annulé en 2011 en raison de cette instabilité politique. Lors de l'édition 2012, l'opposition avait organisé des manifestations pour attirer l'attention sur ses demandes de réformes politiques, mais sans entraver le déroulement de la course.

220 millions de dollars

Zayed Alzayani, le président du Circuit international de Bahreïn, a assuré que l'événement sportif se déroulera dans de bonnes conditions.

Pour lui, la course est le plus important événement du pays avec ses 220 millions de dollars de revenus générés. Selon lui, la course est appuyée par la majorité des Bahreïnis.

Les organisateurs attendent 25 000 spectateurs pour la course.

À LIRE AUSSI : Au début du soulèvement, nous avons publié un article résumant la situation politique du pays ainsi qu'une fiche sur le royaume. Vous pouvez le relire en cliquant ici.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.