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L'Occident payera un « prix élevé » son soutien à Al-Qaïda, dit Al-Assad

L'Occident payera un « prix élevé » son soutien à Al-Qaïda, dit Al-Assad

Comme annoncé la veille, la chaîne syrienne Al-Ikhbariya a diffusé une entrevue du président Bachar Al-Assad le jour de l'anniversaire de l'indépendance du pays.

Contrairement à ses interventions précédentes, le président syrien a évoqué pour la première fois la possibilité d'une défaite de son régime.

Il a affirmé que si le régime ne l'emportait pas dans le conflit qui dure depuis plus de deux ans, la Syrie risquait de disparaître.

« Nous n'avons pas d'autres options que la victoire, car si nous ne sommes pas victorieux, ce sera la fin de la Syrie et je ne pense pas qu'un seul citoyen syrien accepte cette option », a-t-il déclaré.

« La vérité, c'est qu'il y a une guerre. Et je le répète sans cesse, non à la reddition et non à la soumission », a-t-il ajouté.

M. Al-Assad a par ailleurs lancé un avertissement aux pays occidentaux pour leur soutien à la rébellion.

« L'Occident a payé lourdement son financement d'Al-Qaïda au tout début, en Afghanistan. Aujourd'hui, il la soutient en Syrie, en Libye et ailleurs, et il en paiera un prix élevé plus tard en plein cur de l'Europe et des États-Unis », a-t-il déclaré.

« La vérité, ce qui est en train de se produire, c'est que nous sommes confrontés pour l'essentiel à des forces extrémistes », a poursuivi Bachar Al-Assad.

Le Front Al-Nosra, un groupe composé de djihadistes syriens et étrangers combattant aux côtés des rebelles contre le régime Al-Assad en Syrie, a annoncé il y a une semaine avoir prêté allégeance au chef d'Al-Qaïda, Ayman Al-Zawahiri.

Dans la foulée, le président syrien a prévenu que la guerre dans son pays pourrait se propager en Jordanie, qu'il accuse d'entraîner les combattants rebelles et de faciliter leur entrée en Syrie.

« L'incendie ne s'arrêtera pas à nos frontières, tout le monde sait que la Jordanie est aussi exposée [à la crise] que la Syrie », a affirmé M. Al-Assad.

Évoquant son avenir politique, le président syrien a lié mercredi son départ à une « décision du peuple ».

« Le poste [de président] n'a pas de valeur sans le soutien du peuple. Que le président reste ou parte relève de la décision du peuple », a-t-il affirmé.

Des élections présidentielles doivent avoir lieu en 2014. La candidature d'Al-Assad est l'un des points de discorde entre l'opposition syrienne et ses alliés et la Russie, qui soutient le régime.

L'opposition malmenée

Le président syrien n'a pas été tendre avec l'opposition, notamment la coalition qui regroupe une partie de l'opposition et qui est l'interlocutrice des puissances occidentales et des monarchies du Golfe.

« Toute opposition installée de plein gré à l'étranger ne peut être patriote. Comment êtes-vous patriote si vous avez fui à l'étranger? », a-t-il demandé en référence à la Coalition de l'opposition en exil.

« C'est quoi l'opposition? S'il y a un million de Syriens qui s'opposent à l'État, cela veut-il dire qu'ils forment une opposition? », a-t-il dit. « Un traître est un traître et un collaborateur est un collaborateur », a-t-il poursuivi.

Interrogé sur un éventuel dialogue auquel a appelé le chef de l'opposition Ahmed Moaz al-Khatib, M. Assad a affirmé: « Nous dialoguerons avec tous ceux qui n'ont pas encaissé de l'argent pour vendre la patrie ». Il a aussi précisé qu'il n'y aurait « pas de négociations avec ceux qui n'ont pas de base populaire ».

200 soldats américains en Jordanie

À la suite de la diffusion de l'entrevue de président syrien, le ministre jordanien de l'Information a annoncé que les États-Unis allaient envoyer 200 soldats en Jordanie pour renforcer la défense du royaume devant la détérioration de la situation en Syrie.

La semaine dernière, le secrétaire d'État à la Défense Chuck Hagel, avait déclaré lors d'une audition au Sénat que Washington allait envoyer des soldats en Jordanie pour l'entraînement de l'armée jordanienne et pour sécuriser éventuellement les sites abritant des armes chimiques en Syrie.

En octobre dernier, les États-Unis avaient déployé 150 soldats des forces spéciales en Jordanie pour la même mission.

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