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L'heure des décisions pour Kristo

L'heure des décisions pour Kristo

La carrière collégiale de Danny Kristo s'achève à l'Université du Dakota du Nord. C'est pour lui la fin d'une époque, et bientôt, souhaite-t-il, le début d'une autre.

Un texte de Guillaume Lefrançois

Le choix de deuxième tour du Canadien en 2008 se prépare maintenant pour la fin de son parcours scolaire, qu'il souhaite conclure en grand. UND, comme on appelle l'équipe depuis que le nom Fighting Sioux a été abandonné, s'est taillé une place dans le championnat de fin de saison de la NCAA.

Le Dakota du Nord est à deux victoires de se retrouver dans le Frozen Four, soit les deux dernières phases du tournoi, présentées les 11 et 13 avril à Pittsburgh. Une victoire le 13 constituerait l'épilogue rêvé pour Kristo.

« On a connu une bonne saison jusqu'ici, explique Kristo à Radio-Canada Sports, au sujet de UND, auteur d'une fiche de 21-12-7. Il ne reste plus qu'à la finir sur une bonne note. Mon rêve est que l'on remporte le championnat national. »

Dès que sa saison universitaire prendra fin, Kristo deviendra admissible à un contrat professionnel. Le Canadien a jusqu'au 15 août prochain pour s'entendre avec lui, sans quoi il deviendra joueur autonome sans compensation.

Marc Bergevin n'a toutefois pas l'intention de faire languir son espoir. Les pourparlers entre le directeur général du Tricolore et le « conseiller familial » (NDLR : les joueurs de la NCAA n'ont pas le droit d'avoir un agent) sont amorcés. Et en cas d'élimination ce week-end (et d'une entente rapide), Kristo aurait même le temps de prêter main-forte aux Bulldogs de Hamilton pour le dernier mois de la saison.

L'athlète de 22 ans salive à l'idée d'officialiser sa liaison avec le Canadien.

« Ça fait cinq ans que j'ai été repêché, rappelle-t-il. Je pense que je me suis bien développé depuis. Montréal serait une place incroyable où jouer. »

« S'il n'a pas compris... »

Kristo a tout mis en oeuvre pour s'améliorer sur la patinoire. Il dit patiner deux ou trois fois par semaine à sa propre initiative, à l'extérieur des activités de l'équipe, pour parfaire ses habiletés. Et il s'abreuve des conseils du directeur du développement des joueurs du CH, Martin Lapointe, qui lui a rendu visite à une demi-douzaine de reprises cette saison.

« Il donne de très bons conseils, assure Kristo. Il est très franc, il ne se gênera pas pour me dire que j'ai connu un mauvais match ou que j'ai bien joué. »

Kristo est certes avantagé en raison de son âge, mais on ne pourra jamais lui enlever ses statistiques de 2012-2013 : 25 buts, 26 passes en 38 matchs, des statistiques bonnes pour le 3e rang des marqueurs aux États-Unis.

C'est plutôt hors glace que ça se complique. Après une histoire louche d'engelure à un pied en 2011, le jeune homme du Minnesota s'est fait taper sur les doigts pour son implication dans une fête d'équipe au cours de laquelle des mineurs ont consommé de l'alcool en début de saison.

À titre d'assistant au capitaine, il a écopé d'une suspension de deux matchs. Des accusations criminelles ont même été déposées contre lui et trois coéquipiers, qui ont tous plaidé coupable. Ils sont maintenant en probation.

« On a parlé de ces situations, a indiqué Lapointe. On est tous passés par là, moi aussi. Je lui ai dit qu'il doit apprendre de ses erreurs. Je crois qu'il a compris. On ne le reverra pas dans le pétrin de sitôt. »

« J'étais à la mauvaise place au mauvais moment, a admis Kristo. J'en ai parlé à Martin. Il m'a dit que ce sont des choses qui arrivent et que je dois passer à autre chose. »

Le hic, c'est qu'il n'en était pas à une première frasque. Y a-t-il une crainte que Kristo manque de sérieux?

« S'il n'a pas compris, c'est lui qui va se faire mal, laisse tomber Lapointe. Je ne peux pas me mettre dans la peau de Danny Kristo. Tout ce que je peux faire, c'est lui expliquer les conséquences. C'est à lui de faire l'autre bout de chemin. »

Le meilleur au pays?

En plus de la gloire collective, Kristo pourrait bien vivre la consécration individuelle. Son nom est apparu la semaine dernière parmi les 10 finalistes au trophée Hobey-Baker, remis chaque année au meilleur joueur du circuit universitaire américain.

Le prix a marqué le début de quelques grandes carrières, principalement Paul Kariya (1993) et Ryan Miller (2001). Mais des joueurs comme Brian Bonin (1996), Peter Sejna (2003) et Marty Sertich (2005) l'ont également remporté, preuve qu'il ne faut pas y voir le gage d'une fructueuse carrière dans la LNH. Mais il reste qu'il s'agit d'un honneur convoité.

« C'est tout un honneur, explique Kristo. Et notre collège a seulement eu deux gagnants du trophée dans son histoire. »

Ces deux lauréats sont Ryan Duncan (2007), aujourd'hui en Autriche, et l'ancien des Nordiques Tony Hrkac (1987), auteur d'une carrière fort respectable de 758 matchs dans la LNH.

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