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Du respect et des flèches

Du respect et des flèches

Après vous. Non, après vous. Lucian Bute, Jean Pascal et leurs clans respectifs se sont livré un premier duel entre gentlemen, mardi au Centre Bell. Un face-à-face marqué de quelques flèches empoisonnées.

Un texte de Jean-François Chabot

Pour ce que tous décrivent comme le plus grand combat de l'histoire de la scène de la boxe montréalaise, les premiers échanges se sont avérés plutôt polis. Après tout, c'est la première fois que deux anciens champions du monde se battront l'un contre l'autre ici au Québec.

Jean Bédard, patron d'Interbox et de Bute a ouvert les hostilités en s'adressant directement à Pascal.

« J'espère que tu veux ce combat autant que Lucian parce que ce n'est pas ce que j'ai senti au cours du dernier mois », a lancé Bédard, allusion directe aux difficultés apparemment rencontrées durant les négociations menant à la signature du contrat pour l'affrontement du 25 mai.

Yvon Michel a rappelé que Pascal disposait d'une vaste faveur populaire étant donné les foules record qui ont assisté à ses combats contre Bernard Hopkins à Québec (16 500 spectateurs), puis à Montréal (plus de 17 000 amateurs).

Aussitôt, Bédard a rétorqué que Bute avait rempli le Colisée Pepsi avant Pascal pour son deuxième combat contre Librado Andrade. Chacun défendait les exploits de son poulain.

Qui sera le favori?

Revenant aux échanges de politesses, aucun des deux clans n'a souhaité être vu en train de tirer la couverture de son côté.

Tour à tour, GYM et Interbox, Yvon Michel et Jean Bédard, Marc Ramsay et Stephan Larouche, et enfin les principaux intéressés Bute et Pascal eux-mêmes sont venus dire pourquoi l'autre devrait porter l'étiquette de favori.

Cette façon de faire visait clairement à mettre la pression sur l'adversaire. Le favori doit en principe gagner. Le favori est celui qui a tout à perdre. En fin de compte, il faut surtout retenir que Pascal a voulu et obtenu d'être celui des deux qui fera son entrée le dernier dans le ring du Centre Bell dans deux mois.

« Je crois que je méritais ce bonbon, a déclaré l'ancien champion WBC des mi-lourds. Après tout, j'ai renoncé à un combat de championnat contre Chad Dawson pour permettre la tenue de ce combat. Je pense qu'on me devait au moins ça. C'est bien la moindre des choses. »

Face à la foule, Pascal a parlé d'un partage à 60-40, mais a refusé de se commetrre en disant en faveur de qui.

Loin des regards

Dans un camp comme dans l'autre, c'est ailleurs qu'à Montréal qu'on ira peaufiner sa stratégie. Bute s'envolera dès demain à destination de West Palm Beach en Floride, tandis que Pascal ira du côté de Las Vegas pour travailler avec le préparateur physique Angel Heredia et Roy Jones fils qui s'ajoutent à l'équipe de Marc Ramsay.

« Nous avons choisi Jones parce qu'il s'est fait une spécialité d'affronter des gauchers », a dit Ramsay qui s'occupe de Pascal depuis ses débuts à la boxe.

Là encore, la réponse de Stéphan Larouche n'a pas tardé.

« À part, Marc Ramsay, je suis celui qui connaît le mieux Jean Pascal. Je connais ses forces. Je connais ses faiblesses. Et les faiblesses de Jean sont les forces de Lucian. Jean frappe fort, mais il n'atteint pas souvent la cible », a martelé l'entraîneur de Bute.

Plus tard, Larouche a lancé à la blague qu'en réponse à la présence de Roy Jones dans le camp Pascal, il venait de contacter Joe Calzague, un gaucher qui a vaincu Jones. Ce dernier était cependant en fin de carrière puisqu'il avait alors tout de même 40 ans.

L'intérêt est plus que certain. Dès la première heure de la prévente, plus de 3000 des 22 000 billets disponibles avaient déjà trouvé preneurs. Les 300 sièges de l'avant-scène à 1300 dollars l'unité se sont rapidement envolés.

La présence du réseau HBO en tant que diffuseur témoigne aussi de l'écho de ce duel de choc. Les amateurs présents au Centre Bell, le 25 mai, auront droit à la retransmission en direct du O2 Arena de Londres, du combat d'unification IBF-WBC entre le Britannique Carl Froch et le Danois Mikkel Kessler.

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