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L'Artiste précipité dans l'arrière-scène

L'Artiste précipité dans l'arrière-scène

Un match des anciens, ça se joue toujours dans la joie et la bonne humeur. Mais Alex Kovalev n'avait pas le cur à la fête.

Un texte de Guillaume Lefrançois

Trois jours après que la nouvelle de sa retraite eut commencé à filtrer, Kovalev faisait déjà partie d'un match des anciens à Montréal. Avec lui sur la glace, il y avait un gardien de 55 ans. Quelques joueurs, dont Eric Lindros, qui étaient à plusieurs kilos de leur « forme de match ». Une rencontre au cours de laquelle Marc Bergevin et Chris Chelios ont été échangés pendant un entracte.

Difficile pour l'égo, quand un mois plus tôt, vous patiniez contre Sidney Crosby et Evgeni Malkin dans un match qui comptait...

« C'était pour une bonne cause, mais je n'étais pas prêt à jouer un tel match, a admis l'Artiste. Il n'y a pas si longtemps, je jouais encore de vrais matchs dans la Ligue nationale. »

C'est dans l'amertume qu'Alex Kovalev a officiellement signé ses papiers de retraite, un geste lourd de conséquences, car il signifie qu'il ne peut plus offrir ses services aux équipes du circuit Bettman.

« Les papiers que j'ai signés disent que je ne peux pas revenir pendant deux ans. Personne ne voudra de moi dans deux ans », a-t-il expliqué.

Et un retour dans la KHL, là où il s'est produit en 2011-2012, est exclu.

« Je ne veux pas retourner là-bas, les jeux de coulisses sont pires qu'ici. J'aimerais jouer en Suisse », a laissé tomber Kovalev.

Sans réponse

À plus d'une reprise, Kovalev a souligné à quel point les explications données par les Panthers étaient illogiques.

Embauché comme joueur autonome en janvier sur les termes d'un contrat d'un an et 1,45 million, l'ancien du Canadien a amorcé son séjour dans le sud de la Floride sur les chapeaux de roues. Il s'est offert une soirée d'un but et deux passes aux côtés du prometteur Jonathan Huberdeau, dans un gain de 5-1 sur les Hurricanes.

Tout laissait croire que Kovalev, à l'image des Teemu Selanne, Saku Koivu et autres Ray Whitney, pouvait demeurer productif malgré un âge vénérable.

Mais la bombance n'aura duré qu'un match. Limité à un but et une aide dans les 13 matchs suivants, le Russe a vu son temps d'utilisation péricliter, jusqu'au jour de son 40e anniversaire de naissance, le 24 février, quand la direction des Panthers lui a demandé de rester à la maison.

« Ils m'ont dit que mon synchronisme n'était pas bon. Ils trouvaient que ça ne fonctionnait pas dans les deux premiers trios et par respect pour moi, ils ne voulaient pas me placer dans les trios 3 et 4.

« Ça ne fait aucun sens. Je peux aussi bien faire jouer un troisième trio qu'un premier.

« Je n'y peux rien, leur décision est prise. Les Panthers m'ont donné une chance de revenir dans la LNH. Mais je trouve dommage qu'on me force à prendre ma retraite sans que ça vienne de moi. »

Le positif

C'est donc sur une fructueuse carrière de 1316 matchs que Kovalev tire le rideau. L'ancien numéro 27 a inscrit 430 buts et 599 passes pour 1029 points, le 70e total de l'histoire de la LNH.

Pour des propos plus positifs sur ce qui a été une carrière plus que respectable, il y avait ses anciens coéquipiers, notamment ceux des Rangers de New York, là où il a gagné l'unique Coupe Stanley de sa carrière, en 1994.

« C'est un de ces joueurs spéciaux, uniques, a commenté l'ancien attaquant Glenn Anderson. Il est si talentueux. Il comprend très bien le sport. Et il ne voulait jamais quitter la patinoire, il aurait pu jouer 60 minutes par match! »

Cet amour du hockey a également marqué Luc Robitaille, son coéquipier à Manhattan de 1995 à 1997.

« C'était un joueur spécial, il aimait tellement jouer au hockey. On le voit, il prend sa retraite et il est déjà ici. Il restait une heure ou deux après les entraînements, jouer à 3 contre 3! C'était spécial. »

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