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Addiction au travail: êtes-vous accro au boulot? (PHOTOS/SONDAGE)

Êtes-vous accro au boulot ? (PHOTOS/SONDAGE)
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Vous vous shootez aux heures sup'? Même en vacances, vous avez besoin de votre dose de travail? Le soir comme le week-end, vous avez du mal à lâcher votre téléphone et votre ordinateur portable, ou au contraire vous travaillez peu mais accordez une importance démesurée à la qualité de ce vous produisez? Mauvaise nouvelle. Vous êtes peut-être un "workaholic" qui s'ignore.

Workaholic? Le terme est barbare, galvaudé, passe partout aussi. Pourtant, cette addiction au travail qui touche les deux sexes est bel et bien une réalité, souvent difficile à cerner. Et pour cause: le workaholisme se manifeste différemment d'un individu à un autre. Fuyant, on l'identifie avant tout grâce aux symptômes qu'il provoque.

Stress, épuisement professionnel, maladies, conflits familiaux, dépression des proches, le workaholic est un individu aussi dangereux pour les autres que pour lui-même, mais aussi pour son entreprise.

Alors comment le reconnaître? Comment savoir si l'on est workaholic? Quels sont les grands types de workaholics? Éléments de réponse à l'aide d'Accro!, un ouvrage didactique sur les addictions d'aujourd'hui, co-écrit par le médecin et addictologue Laurent Karila, avec l'aide d'Annabel Benhaiem, journaliste au HuffPost.

  • Identifier le workaholisme

La notion divise les chercheurs qu'ils soient psychologues ou psychiatres. Tous s'accordent néanmoins à reconnaître un surinvestissement dans le travail à la fois matériel et émotionnel. Matériel, parce que certains workaholismes sont caractérisés par le temps consacré au travail et la quantité de travail abattue. Émotionnel, quand d'autres se sentent poussés ou obligés de travailler en raison de pressions qu'ils s'infligent sans raisons véritables.

Ainsi, le fait de travailler au-delà de ce qui est raisonnablement attendu pour atteindre les exigences de son emploi ou pour combler ses besoins économiques est considéré comme un symptôme du workaholisme. Un symptôme qui peut être nourri par un besoin de sécurité financière ou de l'emploi, mais aussi par celui de prouver à son entourage ou à soi-même sa capacité à réussir, ou encore d'assurer son statut au sein de l'entreprise.

Mais si certains workaholics se caractérisent par leur incapacité à déléguer leur travail, tous les workaholics ne sont pas les travailleurs compulsifs que l'on pourrait imaginer. C'est notamment le cas du workaholic "anorexique", celui qui procrastine longuement, repousse à plus tard avant de travailler efficacement. Perfectionniste, il ne sait alors plus par où commencer et panique.

En somme, à chacun son workaholisme, à l'image de cet autre type d'accro au boulot: le workaholic "gourmet", qui travaille pour sa part par petites touches, à la manière de repas qu'il savoure pour y passer toujours plus de temps.

Workaholisme, les signes qui ne trompent pas: tendances compulsives, besoin de contrôle, défaut de communication/auto-absorption, incapacité à déléguer, amour propre. On peut les identifier grâce à un test. (voir le diaporama plus bas)

  • Le rôle ambigu de la famille

Les origines du comportement workaholic sont toutes aussi variées. Comme le souligne Laurent Karila, les analogies entre les descriptions cliniques du workaholisme et celles des addictions aux drogues comme la cocaïne sont nombreuses. Et si certaines personnalités forment un terreau fertile au développement de ce comportement, certaines situations peuvent favoriser son développement à l'image de l'environnement familial.

Parce qu'il se sent déçu ou insatisfait, le workaholic peut s'attacher à sa vie professionnelle afin de fuir des responsabilités ou un environnement familial. Il prend alors le risque d'entraîner ses proches et lui-même dans un cercle vicieux, car à ses yeux, les membres de sa famille ne se comportent plus à la hauteur de ses espérances.

Dépréciés, il considère qu'ils sont incapables de résoudre des problèmes, de communiquer, et refuse de voir le rôle que chacun a établi au sein de la cellule familiale. Une étude a notamment montré que les épouses ou coinjointes de workaholics se sentent davantage ignorées et négligées. Quant aux enfants, ils ont tendance à se sentir eux aussi négligés.

  • Des risques physiques et mentaux

Le risque personnel le plus sérieux demeure le burn out, ou syndrome d'épuisement professionnel. Un processus lent, sourd, à l'origine de plusieurs causes: épuisement émotionnel, sentiment de dépersonnalisation, baisse du sentiment d'accomplissement personnel. Une étude portant sur 130 adultes néerlandais a par exemple trouvé une association significative entre épuisement émotionnel et workaholisme.

À l'image du comportement workaholic, ses conséquences personnelles varient d'un individu à un autre. Laurent Karila souligne que plusieurs études et cas cliniques évoquent des conséquences physiques au workaholisme. Allergies, ulcères, reflux gastriques, migraines ou encore surpoids sont autant de pathologies pouvant résulter des hauts niveaux de pression que s'inflige le workaholic.

Parce qu'il a tendance à négliger sa santé, le workaholic peut aussi être davantage sujet à des maladies non diagnostiquées et/ou évolutives. Les premières seraient d'ailleurs plus fréquentes chez les femmes. Quant au stress, il joue lui aussi un rôle ambiguë pouvant à la fois être la cause et la conséquence du comportement workaholic.

Là où le bât blesse, c'est qu'à la différence d'autres addictions, le workaholisme ne peut être traité par l'abstinence puisque le travail est la principale source de revenus de chacun. Délicat, son traitement est néanmoins possible. Quelques pistes dans le diaporama suivant:

Le bien-être des employés peut-être facilement amélioré, voici comment:

Identifier le burn out avant qu'il ne se déclare

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